La disparition récente de Nicolas
Primat a profondément touché la communauté artistique de Toulouse et de
Midi-Pyrénées où il avait noué de nombreuses amitiés et collaborations.
Né en 1967 à Lyon, Nicolas obtient son diplôme à l’Ecole des beaux-arts de
Toulouse après deux années passées à la Villa Arson à Nice. Persuadé que
l’un des rôles essentiel de l’artiste "est la découverte et l’exploration de
nouveaux territoires", il a posé très tôt les bases d’un projet novateur et
anticipateur.
C’est à partir de 1999, en partenariat avec le monde scientifique, qu’il met
en place son projet de communication inter espèces avec des primates,"afin
d’établir un lien entre nos origines et par extrapolation, avec des futurs
possibles" (NP).
Ce projet s’est traduit sous de multiples formes : performances, vidéo,
peintures, sculptures et installations. Autant de contributions à la
réflexion sur les rapports entre humanité et animalité, création et
recherche, ou temporalité et spiritualité. Une plongée aussi au cœur des
nombreux défis qui s’imposent plus que jamais à la civilisation.
Ce que Nicolas précise à l’occasion de son exposition au château de Taurines
dans l’Aveyron en 2007 en résumant ainsi son projet : "Ce jeu de miroir,
nous renvoie à notre condition humaine, nous sommes certainement "le singe
fou", bienheureux lorsque nous le savons, parfois malheureux lorsque nous
l’ignorons, voir pire lorsque nous refusons de l’admettre. Il s’agira pour
cette exposition de me balader de branche en branche sur l’arbre
généalogique que nous partageons avec toutes les espèces de primates,
d’interroger notre cerveau et d’écouter notre cœur, visitant l’agressivité,
ses peurs, ses monstres et voyager vers l’altruisme, sa folie bienheureuse
et son amour partagé. J’espère que nous arriverons à retomber sur nos
pattes, à renouer avec notre nature, à nous réconcilier avec la nature…" (NP).
En quittant ce monde à l’âge de 42 ans, Nicolas Primat transmet une œuvre
prolixe, chatoyante, responsable, émouvante et parfois extrême. De même
qu’un message à méditer et à prolonger: "C’est bien joli tout çà, mais si on
commençait par sortir un peu de notre hyper-prédation, histoire d’entendre
la musique de l’univers…"(NP).
Cérémonie jeudi 12 mars à 14h, église de la Daurade, Toulouse
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