Les Kissi constituent une population de Guinée comptant près de 300 000 individus, peut-être d'origine soudanaise, ayant été fortement influencés par la culture Malinké.
Denise Paulme (in Les gens du riz, Paris, Plon, 1954) évoque ce peuple et remarque des pierres sculptées anthropomorphes appelées pomda ou pomtan (plur. de pomdo). Elles ont été trouvées dans le sol et ont été utilisées par les Kissi comme figures d'ancêtres.
D'après D. Paulme, lorsqu'un homme important décèdait, un pomdo était déterré près d'un kolatier planté par le défunt, de son vivant. Grâce au rêve ou la divination, un descendant découvrait le lieu précis de la statuette. Alors se déroulait le rituel appelé « interrogatoire du cadavre » au cours duquel la statuette était placée sur un brancard posé sur la tête du devin. Inclinée sur la droite, sur la gauche, elle « répondait » aux questions.
C'est peut-être ce qui est représenté sur cette photographie ci-dessus.
Le pomdo porte le nom de l'ancêtre qu'il représente et dont il constitue le « portrait ».
Pour les Kissi, ces pomda recevaient des offrandes à la fin des semailles, pour les fêtes du début des moissons.
Les pomda se distinguent stylistiquement des nomoli par la forme de la tête, le traitement des yeux et des narines (respectivement moins globuleux et souvent moins épatées).
Plusieurs pomda présentent des coiffures en damier et montrent des dents taillées.
Cf. Inventaire critique de la statuaire de pierre en Afrique noire traditionelle, un article de P. A Vrydagh (in Journal des Africanistes, 1969, vol. 39).
Photos 1 à 3 : Musée du Quai Branly.
Photo 4 : Nomoli, Collection Barbier-Mueller, © Pierre-Alain Ferrazzini.
Photo 5 : Pomdo, Musée du Quai Branly.