Un rapport de la Commission constate l'échec total de dix ans de stratégies répressives. L'ONU en débat ce mercredi à Vienne. « Un monde sans drogues c'est possible. » Vertueux slogan derrière lequel se rangèrent, en juin 1998, au siège de l'ONU, les chefs d'Etat du monde entier, promettant rien moins que d'éradiquer en dix ans pavot, coca et cannabis de la surface du globe. C'est pour évaluer, et éventuellement adapter, cette énième « guerre à la drogue » que se réunit ce mercredi à Vienne, après une année de réflexion, la Commission des stupéfiants de l'ONU, sorte de Parlement mondial de la lutte contre les drogues. « La majorité des dommages observés proviennent des politiques menées, plutôt que des drogues elles-mêmes » Autant dire qu'à la veille de cette importante réunion, la publication, mardi, par la Commission de Bruxelles, de son « Rapport sur les marchés mondiaux des drogues illicites (1998-2007) » fait plutôt désordre. L'économiste américain Peter Reuter, du think tank Rand, qui a mené les travaux, y conclue en effet : « Aucun élément ne permet de dire que le problème des drogues a reculé sur la période 1998-2007. [...] La situation s'est plutôt améliorée dans les pays riches, mais a empiré dans les pays en transition. » Truisme pour qui connaît un peu la question, mais dans un rapport officiel de ce niveau (même s'il n'engage que ses auteurs : des experts internationaux réputés plutôt connus pour leurs sympathies antiprohibitionnistes), c'est un sérieux pas en avant. D'autant que le réquisitoire est aussi argumenté qu'implacable : « Le nombre d'usagers d'héroïne et de cocaïne a augmenté. Le (...) la suite est à lire sur Rue89.