12 mars : le CAC atteint 2403 points en clôture. Anticipation ? Pas du tout il s’agit de la clôture du 12 mars … 2003.
Il ne s’agit pas de célébrer ce triste anniversaire qui rappelle à tous les investisseurs combien ils ont perdus depuis l’éclatement de la crise fin 2007. Il s’agit plutôt d’évaluer les chances d’en arriver à nouveau à ce point bas, et peut-être à le dépasser. Le pire est il encore possible ?
Avec le rebond salvateur de 5.73 % mardi 10 mars, les marchés ont poussé un grand ouf de soulagement. Cependant la reprise ne tient pas et les mauvaises nouvelles macro-économiques risquent de continuer à s’accumuler : que va-t-il se passer si General Motors fait faillite, si AIG annonce de nouvelles pertes, si les Etats de l’Europe de l’Est ne peuvent pas rééchelonner leur dette immédiate de 400 milliards d’euros. Autant de bombes à retardement qui tétanisent les investisseurs.
En 2003, lors de l’annonce de l’entrée en guerre des Etats-Unis dans la seconde guerre du Golfe, le CAC avait plongé pour atteindre son plus bas de la décennie à 2403 points. C’était le 12 mars 2003. Six années plus tard après une chute de plus de 60% depuis fin Octobre 2007 et une chute historique de 43% pour la seule année 2008, le CAC peut il dépasser ce plus bas et afficher un nouveau record de baisse ?
La réponse semble probable. Pourquoi ?
L’Europe mise à contribution
La crise est profonde. De l’avis de Ben Bernanke, spécialiste de la grande Dépression, le monde n’a connu pareille tourmente depuis les années 1930. Tous les remèdes sont tentés. Or, comme le disait Churchill, « les Etats-Unis font invariablement le bon choix, après avoir épuisé toutes les alternatives". Et en mettant a pression sur l’Europe pour que celle-ci n’adopte pas des demi-mesures mais assume sa part dans la reconstruction d’une économie en état de trépanation. Par la voix de son secrétaire au trésor, Thimothy Geithner, les USA demandent de nouveaux plans de relance de la part des pays du G20, à concurrence de 2% de leur PIB !
Le spectre de la courbe en L
Finalement c’est une reconstruction post-crise comparable à une lutte qui s’annonce et qui devra être coordonnée à l’échelle mondiale pour éviter le pire : non plus une récession formant une courbe en U mais bel et bien une dépression suivie d’une stagflation : courbe en L et scénario à la japonaise.
Vers la nationalisation du système bancaire américain
Selon Nouriel Roubini, le système bancaire américain est de toutes les manières insolvable et face aux montant des pertes des institutions financières américaines, les injections dans les programmes gouvernementaux tels que le TAF, TSLF, PDCF, TARP , TALF ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Seule solution : la nationalisation pure et simple du système financier américain, qui ne devrait plus être, pour « Docteur Doom » qu’une question de temps. Cette solution ultime, et effrayante pour l’état de la dette américaine US, pourrait bien constituer le vrai signal de la reprise. D’ici là et face à l’incertitude, les marchés au bord de l’abysse, pourraient bien nous entraîner vers de nouveaux plus bas…historiques.
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