Voila une étonnante étude sur l'impact écologique de la conception d'une chemise en lin par rapport à une chemise en coton. La note est un peu longue, mais le sujet est complexe et difficile de résumer cette approche sans risquer de faire un biais génant.
"Si le lin est reconnu depuis toujours pour son naturel, ses qualités écologiques sont aujourd’hui confirmées par les résultats de la toute première analyse de son Cycle de Vie (ACV),réalisée des champs de culture au recyclage d’habits usés. Sur commande du CIPALIN, Comité agricole français, acteur majeur de la filière linière, cette ACV a été menée courant 2007 par la société Bio Intelligence Service, selon les normes ISO 14040 et 14044.un Eco-Profil, pu ainsi être établi selon les normes relatives aux déclarations environnementales sur les produits, dont les résultats sont tout à l’honneur de la plus ancienne des fibres textiles d’origine naturelle.
L’Analyse de Cycle de Vie est une méthode de quantification des impacts environnementaux causés
par un produit tout au long de son cycle de vie.De la culture de la plante à la fin de vie du produit fini en passant par sa transformation en vêtement – filature,tissage, ennoblissement et confection,et son usage dans la vie courante, elle dresse un bilan exhaustif des consommations et des émissions de matières et d’énergies à toutes les étapes du cycle de vie d’une chemise en lin, comparé à celui de son équivalent en coton qui est plus couramment porté dans le monde. Sur les douze indicateurs d’impact potentiel pris en compte dans cette étude, seuls les cinq indices les plus significatifs ont été retenus dans la publication de l’Eco-Profil.Les données chiffrées présentées ci-dessous se réfèrent à l’unité fonctionnelle
: « porter une chemise pendant une journée ».
- Consommation d’énergies primaires (pétrole, charbon,gaz, l’uranium…)
Le lin distance le coton de 14% (6 contre 5 MJ), en raison de ses besoins supérieur en repassage ménager.
- Consommation d’eau.
Le lin use de 6,4 litres, contre 26 litres pour le coton, essentiellement lors de l’irrigation intensive des cultures (environ 7100 litres par kilo de coton récolté).
- Réchauffement climatique (émissions de gaz à effet de serre liées notamment aux consommations d’énergies dans l’industrie textile et la vie courante).
Ces émissions sont semblables entre le lin et le coton (130g contre 128g).
- Eutrophisation des eaux (formation excessive d’algues asphyxiantes pour les écosystèmes
aquatiques, liée notamment au rejet des engrais de culture).
Les faibles émissions liées aux engrais lors de la culture du lin se lisent dans cet indicateur, inférieur de 18% à celui du coton (105 mg contre 125 mg).
- Risque toxique pour les écosystèmes aquatiques (émissions de substances toxiques pour la faune et la flore aquatique).
Différence du simple au septuple en faveur du lin (11g contre 90g), liée à l’emploi de plus du double de pesticides pour le coton, auxquels s’ajoute aussi l’emploi de défoliants.
Cet Eco-Profil dévoilé par MASTERS OF LINEN met en lumière de nombreux points favorables en matière de développement durable. Notamment,l’impact moindre du lin en termes de consommation d’eau et d’écotoxicité aquatique. Ces deux indicateurs correspondent à des enjeux environnementaux importants et, dans les deux cas,les indicateurs du lin s’avèrent de 4 à 7 fois plus faibles que ceux du coton. De même, concernant l’impact sur l’eutrophisation, le lin présente des bénéfices de l’ordre de 20% par rapport au coton. Quant aux indicateurs consacrés au réchauffement climatique et à la consommation d’énergie, ils placent le lin à égalité avec le coton, voire défavorablement sans pour autant
dépasser les 15% de plus. En résumé, l’ensemble de ces résultats conforte la renommée naturelle et
écologique de la plus ancienne des fibres textiles au monde".
Après cela on va avoir l'impression qu'il ne suffit pas de laisser son 4x4 au garage pour protéger l'écosystème, mais qu'en plus il ne faut plus porter de chemise en coton. Si la démo est intéressante, il reste des points d'interrogations (quid des 7 autres indices non étudiés). Il est difficile de faire changer les comportements des consommateurs avec des arguments anxiogènes. Il faut faire confiance aux créateurs pour nous proposer des idées et des modèles séduisants.
source étude: