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Agir dans et sur le monde

Publié le 11 mars 2009 par Ttdo

A l’occasion des débatsprogrammésle 21 mars prochain pour le premier anniversaire de Mediapart , je soumets cette réflexion personnelle, issue de quelques années de recherche autour de la pensée de Hannah Arendt, à la lumière d’évènements ayant démontré les impasses, à la fois sur le plan de l’action et de la réflexion, dans lesquelles notre humanité semble s’être engagée.

Six axes de réflexion doivent, si nous nous en saisissons, nous permettre de mieux penser et comprendre notre monde :

  • Le travail et le monde
  • L’éducation et le monde
  • L’action et la nature
  • La politique et la pluralité
  • La politique et la liberté
  • L’action et la responsabilité

J’ai, dans deux séries d’articles publiées dans ce blog, commencé à explorer les deux premiers axes : Le travail et le monde avec la série « Débattre sur le travail, est-ce possible ? » ; l’éducation et le monde avec la série « Hannah Arendt et l’éducation » réalisée pour le site Skhole.fr sur « Hannah Arendt et l’éducation ».

Réfléchir, c’est bien, c’est essentiel mais agir est indispensable. Face à l’impuissance généralisée des politiques et experts face à la crise, trois impasses, très fréquentées, me semblent devoir être quittées et trois sentiers, sur lesquels quelques-uns commencent à se retrouver, être défrichés.

Trois impasses à quitter. L’impasse de l’économie d’abord qui ayant transformé l’humanité en une immense société de travailleurs employés à créer de plus en plus de « richesse » et à consommer/détruire de plus en plus de biens durables, artificiels ou naturels, n’est pas la solution à la crise mais sa principale origine. L’impasse de la gestion, autour du débat hallucinant sur la dette. Dette de qui vers qui, alors même que les Etats empruntent à ceux auprès de qui ils sont endettés pour leur prêter ensuite pour relancer une machine financière folle, sans lien avec une « économie réelle » tant le montant des sommes en jeu dépasse celui des richesses produites ? L’impasse technologique, enfin, dont un des exemples les plus criants est le délire des OGM. Après avoir détruit les cultures vivrières, empoisonné les sols, le « progrès » de l’agriculture vise à transformer les paysans du monde en employés de Monsanto. Ces trois impasses ne sont pas la solution, elles sont le problème, le « solublème » selon un néologisme qui commence à être employé. Des trois, la dernière, semble, de loin, la plus difficile à quitter tant la croyance à la toute-puissance scientifique de l’homme nous imprègne.

Trois sentiers à défricher. Sentier de la construction d’un monde durable, habitable en lieu et place de la soumission à un processus de développement dont on voit aujourd’hui les dégâts croissants. Sentier tracé dès 1958 par Hannah Arendt, avec son souci et son amour du monde. Sentier défriché aujourd‘hui par Edouard Glissant et ses amis antillais autour des concepts du Tout-Monde et de la poétique. Sentier de la puissance de l’action plurielle remplaçant la politique du pouvoir/domination et de la souveraineté, exploré, là aussi, par l’action des Antillais. Enfin sentier de la pensée de ce que nous faisons, de la compréhension du monde que nous construisons. Sentier défriché par beaucoup d’auteurs de l’ère post-totalitaire : Arendt, Anders, Morin, Illich, Jean-Pierre Dupuy, pour citer les quelques-uns dont j’ai fréquenté l’œuvre.

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