L'hôpital se fout (encore!) de la gueule de la charité!!

Par Ochato

Entre les allocutions de Roselyne, celles, faussement «prophétiques», de l’INCa (Institut National du Cancer), soutenues de manière tout aussi faussement « moralistes » par les statistiques de la DGS du 17 février dernier, et la bataille rangée entre les amendements Domergue et Bur; la « vitisphère », incluant les producteurs, relayeurs, professionnels et surtout consommateurs de vin est en effervescence…et c’est tant mieux !

En ce qui me concerne, il est évident que ceux qui ont finalisé ces statistiques mériteraient d’en élaborer d’autres, de celles par exemple qui prendraient en compte le nombre de médecins/pharmaciens/chercheurs qui sont consommateurs de vins, acheteurs réguliers des vignerons, et non des moindres, et qui sont parfaitement conscients des effets du vin sur l’organisme. Des effets certainement plus bénéfiques que nocifs, car si ce n’était pas le cas, le serment d’Hippocrate, deviendrait rapidement celui d’Hypocrites, et nous aurions tous de sérieux problèmes de confiance envers le corps médical dès que notre santé se trouverait défaillante ! Ce qui n’est pas le cas!

Des médecins tels que Lucien Israel, cancérologue, ou Guy Caro, médecin alcoologue, sont montés aux créneaux. Ils justifient à mes yeux, l’inopportunité de la DGS qui devrait, avant de dévoiler de tels chiffres,avoir l’assentiment de l’ensemble du corps médical ! Ces médecins et chercheurs ont réagi en leur nom, et je dirais en connaissance de cause,rapidement et essentiellement surinternet ! Et sur ce dernier point, je trouve qu’il est tout à fait pathétique que la polémique ait été relayée, à l’origine, par le biais du plus puissant relais « endoc(t)rinien »qui soit, la télévision, et que l’on ait « balancé » sans autre forme de justification, sans tentative de confrontation, voire de retenue,ce genre de pavé dans la masse !

Mais revenons à l’essentiel : tous les ennemis de l’alcool qui tendent à confondre vin, spiritueux, bières, etc… lorsqu’il s’agit d’émettre une interdiction, comme d’habitude!

Car ce que je condamne, c’est l’amalgame qui malheureusement radicalise à l’extrême le propos, néanmoins tout à fait légitime si l’on considère que « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ! »

Je ne peux m’empêcher de songer à tous ceux qui, irresponsables en puissance et ce quel que soit l’âge, prennent le volant en sortant d’une boite de nuit où ils n’ont consommé que des cocktails ou spiritueux (et non du vin, car à ce moment là, il n’est pas le breuvage le plus recherché) nonsans avoir auparavant « grignoté » quelque chose…et qui plus est, relativement déshydratés par l’excès de mouvement en tous genre (danses multiples), ces deux facteurs favorisant l’assimilation de l’alcool dans le sang !

Ceci est à proscrire, sans l’ombre d’une éventuelle dérogation! L’on remarquera cependant qu’il s’agit là d’une « responsabilité comportementale »qui demande à chacun une prise de conscience nécessaire* ! Et il ne s’agit pas de faire payer à tous, l’irresponsabilité de certains !

Car, au-delà du sujet quinous concerne, et dont on déclamera, à nos dépends, notre partialité, il faut « s’épancher » sur la liberté d’autrui et sa sauvegarde ! Il faut le dire et le redire ; les extrémistes de tous horizons ont toujours tort. Ainsi, tous les partisans réactionnaires prônant des interdictions à n’en plus finir, devraient déjà commencer par s’interdire d’être cons… Ici bas, sachons le, rien n’est figé, rien n’est définitif, tout est vivant !

Tout ce qui concerne le « vivant » demande modération, modulation, détails, aménagements, réflexion au cas par cas, relativisation, etc… Dès lors, on n’établit pas une loi avec trois mots ! En trois mots, on ne fait que radicaliser des interdictions néfastes à toute société libre, démocratique, intelligente et sensée ! A chaque fois que l’on s’attaque à autrui, (aux personnes vivantes et douées d’intelligence), l’on s’attaque à la subjectivé absolue, à la nécessité critique comme aux besoins sensitifs et psychologiques qui nous caractérisent ! La prise de conscience, que l’on cherche à amorcer bêtement par « l’Interdiction » passe par cette omni subjectivité. La prise de conscience est la confrontation qui permet la contradiction et l’évaluation des choix, c’est un principe d’évolution, de sagesse, de finitude ! Les plaisirs de l’être enrichissent la raison, ils passent par la chair, la nourriture, les boissons, etc… Il ne s’agit pas simplement de survivre comme n’importe quel animal, il s’agit de vivre : empirisme oblige, développer ses facultés par l’expérimentation est compréhensible pour l’être humain, les atténuer, ou les amputer est répréhensible, déraisonnable et régressif !

Si par « principe de précaution », l’on cautionne exclusivementLa « tolérance zéro», ce n’est pas acceptable ! La « tolérance zéro» est une contradiction dans les termes : la tolérance inclut une certaine mesure, un seuil réel, même s’il est infime, où l’erreur est prise en compte en fonction de certains éléments extérieurs, que l’on qualifie généralement d’inimaginables, d’imprévisibles, d’incontrôlables… en somme il serait question de l’incertitude! Le doute, ubiquiste, s’immiscerait partout, toutle temps ?!

Assujetti à la réflexion, le doute est un mal nécessaire!

Avez zéro, la tolérance est au point mort! Le doute n'est plus permis, il n'existe plus! Bonjour Mr Orwell, adieu ma liberté!

L'imperfection est de rigueur!

L'homme imparfait...au subjectif?

Cela me convient!!

Alors, revenons au seuil de tolérance, au seuil de l’intelligence et de la réflexion positive et commençons par distinguer les spiritueux du vin, merci !

Christophe Guitard

 

 

*  « L’homme sage est celui qui connait ses limites ! » dixit l’inspecteur Harry (Clint Eastwood) dans Magnum Force (1973). Un constat plutôt incongru de la part du personnage, mais qui devrait convenir à tous ceux qui boivent sans retenue, ni conscience ! A méditer !