On savait que les sélectionneurs tricolores souhaitaient "densifier" leur pack pour affronter le monstre à 16 pattes Anglais dans son antre de Twickenham.
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L'annonce de la composition du XV de France répond effectivement à ce souhait. Qu'on en juge : à la place de Fulgence Ouedraogo, le staff a titularisé Sébastien Chabal à l'aile de la troisième ligne. On se demandait si la blessure de Romain Millo-Chulski n'obligerait pas Marc Lièvremont à remettre "Sea-Bass" dans la cage. Mais apparemment le fait de se retrouver avec deux 2ème lignes de métier sur la feuille de match n'effraie pas les sélectionneurs.
C'est d'ailleurs en deuxième ligne que l'autre changement important est constaté, avec le retour de "Machine", Jérôme Thion. L'attelage qu'il formera avec Lionel Nallet est susceptible de caler convenablement la mêlée tricolore. Devant, Fabien Barcella, pourtant auteur d'un très bon match contre le Pays de Galles, et qui est apparu en forme lors de la dernière journée du Top14, cède sa place à Lionel Faure. Moins mobile mais un peut-être plus fort en mêlée que son homologue Biarrot, le pilier gauche de Sale pourra faire profiter ses coéquipiers de son expérience et de sa connaissance parfaite du rugby Anglais. A droite, en attendant sans doute le retour de blessure de Nicola Mas, c'est Sylvain Marconnet qui s'y colera.
La troisième ligne, on l'a vu plus haut, accueillera en son sein le barbu de Sale qui n'évoluera pas au centre de celle-ci. Alors que le n°8 est son poste de prédilection, les sélectionneurs ont souhaité le voir à l'aile. Même si ce choix paraît un peu étonnant, accordons à Sébastien Chabal qu'il remue de l'Anglais à longueur de semaine et qu'en conséquence, il devrait être à l'aise dimanche prochain. D'autant qu'il sera bien accompagné, avec les deux hommes en formes de ce XV de France, Imanol Harinordoquy et Thierry Dusautoir.
Ce pack fait la part belle aux anciens, auxquels Marc Lièvremont aura "ouvert Laporte" pourrait-on dire. Dictée par les circonstances des blessures, mais sans doute aussi par l'envie de l'emporter à Twickenham, cette composition ne devrait pas connaître les mêmes défaillances que lors du dernier match du Tournoi face aux Anglais. On se souvient qu'au Stade de France, le pack aligné par Marc Lièvremont, alors fraîchement nommé à la tête de la sélection, avait tangué et s'était montré fragile.
Derrière ce huit physique, les trois-quarts Français seront ceux qui ont terrassé le dragon Gallois. On constate en particulier que Mathieu Bastareaud, très à son aise actuellement, formera de nouveau la paire de centres tricolore avec Yannick Jauzion.
Aux ailes et à l'arrière, le trident Heymans-Malzieu-Médard auront pour tâche d'affoler leurs vis-à-vis, qui ne paraissent pas au meilleur de leur forme.
Reste la question pendante de la charnière. Morgan Parra et François Trinh-Duc, 42 ans et 14 sélections à eux deux, seront chargé de l'animation offensive. Buteur occasionnel, le demi de mêlée Berjallien devra de coltiner les pénalités. Quant à l'ouvreur Montpelliérain, qui n'est pas au meilleur de sa forme actuellement, il devra s'attacher à varier le jeu et ne pas hésiter à tenter de "mordre la ligne" lorsque l'occasion se présentera. Sa capacité de franchissement est intéressante et on souhaite qu'il la mette au service de ses partenaires. Le jeu anglais est solide au milieu du terrain, moins sur les extérieurs. C'est dans l'alternance que les bleus trouveront sans doute la clé du succès.
Cette équipe de France présente bien. Elle affronte un XV de la Rose blessé dans son orgueil, accusé d'être indiscipliné en plus d'être insuffisamment efficace en attaque. Les Français sont bien placés pour savoir qu'une équipe dans cette position peut se révéler redoutable.
Ils devront avoir en tête que l'esprit de révolte qui les a animé il y a quinze jours sans aucun doute présent chez leurs adversaires dimanche prochain.