Indémodable, ou en tout cas atemporel, contrairement à la concurrence, telle que Titeuf ou Kid Paddle, Anne Goscinny voit vraiment d'un oeil ému d'émotion l'arrivée du Petit Nicolas sur le grand écran, tout autant qu'elle se réjouit du buzz autour du dernier livre paru.
Vigilante, comme le rappellent nos confrères du Figaro, à l'égard des travaux de son père, Anne considère le milieu et l'environnement du garçon comme « un univers clos, intemporel, où il n'existe pas d'agressions extérieures, pas de journaux ; pardon pour Le Figaro ;, pas de radio, pas de télévision ».
Pour la télévision, on se rappellera pourtant celle des parents d'Alceste... mais soit. En tout cas, l'univers est « non anxiogène, très rassurant », centré sur quelques endroits figés dans le temps et quasi irréels.
« Dans les récits de mon père illustrés par Sempé, il n'y a pas de chômeurs, pas de divorce. C'est un univers dénué de toute vulgarité. Je pense que c'est ça qui fait que, cinquante ans plus tard, les enfants et les plus grands peuvent se replonger dans ce monde enfantin, nostalgique, mais pas sclérosant », ajoute-t-elle.
Un univers parfait
Un monde façon Petite maison dans la prairie, pardon maman où en place de Laura Hingels, on trouve... Nicolas. Et Anne de se demander quelle postérité aura Titeuf dans une cinquantaine d'années, alors qu'il est ancré dans son époque ? On lui répondrait aisément : la même que celle du Petit Nicolas, la touchante naïveté en moins, peut-être...
Et pour ce qui est du film ? Elle a eu très peur, mais après la séance, la voici rassurée. Manifestement, Laurent Tirard a fait du bon travail et n'a « pas transgressé gratuitement l'oeuvre de mon père », souligne-t-elle. « Son parti pris cinématographique mêle tour à tour l'atmosphère poétique des films de Jacques Tati avec le look nostalgique de la série télévisée Ma sorcière bien-aimée. Je trouve que Tirard a trouvé les images pour nous convaincre que le pari est réussi. »
Bon, c'est rassurant.