Survivre, pourquoi devrait-on ?
Yvan Hladky
J’ai mis mon masque de protection contre les gaz neurotoxiques M2M, et derrière MOI un immense carrousel, un autoinjecteur avec la triple combinaison de sulfate d’atropine, diazépam et methylsulfate de paralidoxime dans ma poche. Oui, survivre, il le fallait à tout prix !
1.
Avant-hier on pouvait encore descendre les marches du sentier vers le bas entre les jardins givrés rien ne se passait il suffisait d’aller voir les lampes couvertes de grilles rouillées le train passait à gauche les carreaux aux murs étaient pleins de petites gouttes le train arrivé vraiment de la gauche y est encore le matin du jour à venir dans trois mois oui le garçon au resto avait l’air de le dire toujours d’avance rien n’était sûr tellement haut au-dessus de la gare et encore pire on ne le pouvait pas voir à cette distance le mouvement du train au ralenti possible, il fallait prendre le même chemin comme autrefois mais dans une direction opposée la décision de ces directions étant assez trompeuse mais le sens en résultant n’était jamais sans importance la neige sur les rails et le meilleur qu’on pouvait faire c’était de l’ignorer ce temps gaspillé figurez-vous le voyage dans ses phases se procurer des billets les composter quitter le train au moment donné et encore une fois descendre en bas les marches du sentier entre les jardins étaient givrées rien ne sepasse il suffisait d’aller voir les lampes couvertes de grilles rouillées. Une chienne rousse aux yeux noisette qui boit dans une gamelle éclabousse tout le reste. Ces actes ont lieu dans un ordre opposé presque impossible de les suivre et seulement deux faits restent sans aucune importance : Le sens des carreaux dans le passage et la lumière des lampes couvertes de grilles.
2.
Dans l’obscurité de la cabine de contrôle technique l’on pouvait contempler les cadrans de ces régulateurs pneumatiques et ceux des rotamètres, les fonctions très compliquées des actuateurs linéaires du système se réduisant aux courbes inscrites sur les rubans de papier millimètré, quelle admirable harmonie de touts ces détails sous nos yeux ! Vite ! J’ai mis mon masque de protection contre les gaz neurotoxiques M2M, et derrière MOI un immense carrousel, un autoinjecteur avec la triple combinaison de sulfate d’atropine, diazépam et methylsulfate de paralidoxime dans ma poche. Oui, survivre, il le fallait à tout prix ! Survivre, pourquoi devrait-on ?
Survivre, pourquoi devrait-on ?
© copyright Yvan Hladky, Offenbach, Paris 2006