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Les enchères qui font scandale

Publié le 11 mars 2009 par Chantal Doumont

Etats-Unis  les enchères qui font scandaleEtats-Unis : les enchères qui font scandale

La crise a fait émerger un marché pour le moins insolite, issu des saisies immobilères. Hier, à New York, plus de 350 maisons étaient à vendre aux enchères, pour près de 2000 acquéreurs potentiels. Dehors, des manifestants protestaient contre ceux qui "se font de l'argent sur la misère d'autrui".

Une vente aux enchères bien spéciale était organisée dimanche à New York : elle concernait quelque 375 maisons et appartements issus des saisies, qui se sont multipliées ces derniers temps. "Il n'est pas courant de voir autant de maisons saisies ou vendues à New York City comme dans le reste du pays qui a été beaucoup plus durement touché" par la crise, a commenté Robert Friedman, dirigeant de Real Estate Disposition Corp. (REDC), premier organisateur aux Etats-Unis de ventes aux enchères de maisons hypothéquées, saisies ou en passe de l'être.

Près de deux milliers de personnes ont participé à cette vente aux enchères, tandis que des manifestants protestaient dehors, contre ce nouveau marché qu’ils considèrent immoral. "Les expulsions sont criminelles. La prochaine maison sera peut-être la vôtre", scandaient-ils par exemple. "Nous n'en voulons pas à ceux qui cherchent à acquérir une propriété à bon marché", a délcaré Larry Holmes, porte-parole de l'association Bail Out the People Movement (Mouvement pour le renflouement du peuple), "mais à REDC".

Ce groupe californien "se fait de l'argent sur la misère d'autrui", a-t-il dénoncé, appelant le gouvernement fédéral à déclarer un moratoire sur les expulsions. "Un grand nombre de maisons mises en vente aujourd'hui sont peut-être encore occupées. Qu'advient-il de ces familles ? Vivent-elles dans leur voiture? Ou sont-elles renflouées comme le sont AIG et Citigroup ?", a-t-il poursuivi, en faisant référence aux deux conglomérats qui ont bénéficié d'aides du gouvernement américain.

Des maisons à 1000 dollars

Pour d’autres, cette dispersion aussi insolite et contestable soit-elle, était surtout l’occasion de réaliser un rêve. A l’image de Victor Guevares, cité par CNN, qui a été locataire pendant 12 ans, et a saisi cette opportunité pour offrir une vie meilleure à sa famille. "Je peux compatir, je peux comprendre l’effroi que certaines familles ressentent. Mais vous devriez voir d’où nous sommes partis… d’un studio avec un matelas à même le sol". Quand finalement Victor Guevares remporta, non sans mal, la maison de ses rêves, pour 230 000 dollars (contre une mise à prix à 89 000 dollars, tandis qu’elle en valait 527 000 il y a à peine un an), il s’exclama : "C’est tout simplement magnifique ! J’ai l’impression de faire partie intégrante de l’histoire américaine désormais".

En moyenne, les biens revendus par les banques et autres prêteurs étaient cédés à des prix de 50 à 60% inférieurs à leur valeur initiale. Certaines maisons étaient mises à prix à des sommes dérisoires –les moins chères étant dans les 1000 dollars. Selon l’association Mortgage Bankers, spécialisée dans le crédit immobilier, près de 13% des foyers américains ont connu en 2008 des retards de paiement ou se trouvaient à la fin de l’année sous le coup d’une procédure de saisie. L'administration Obama a prévu un plan de soutien au logement de 275 milliards de dollars

Marie Desnos - Parismatch.com


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