Fred est à peine parti après trois campagnes de C1 de bons et loyaux services, qu’un nouveau mystère envahit Lyon. Le football français dans son ensemble le voit se qualifier à Barcelone. On se fout de la gueule de qui ?
Non, Carlo Molinari n’est pas gâteux. Ou alors Escalettes le serait aussi à 182 ans à peine et Zidane répéterait ce qu’on lui dit de dire. Après vérification, le football français – ce qui inclut la presse spécialisée et Sport addict – n’est pas frappé du syndrôme dit de la mémoire tampon. Le mal est plus profond, comme disait la femme de Fred. Personne n’a oublié qu’à l’aller, il y a eu 1-1 et que c’était à Lyon. Tout le monde sait que ça ne laisse même pas à Lyon 1 chance sur 3 de se qualifier mais après tout les stats, qu’est ce que ça veut dire. Tout le monde sait aussi que Boumsong et Keita joueront au retour, qu’Iniesta c’est plus fort que Carole Busquets. Pourtant, tout le monde, y compris Carlo qui recruta un jour Lukic, Padovano et même Kubik, en est persuadé : Lyon a les moyens de gagner à Barcelone.
L’argument principal, puisqu’il en faut un, c’est Barça-Metz. On parle de l’époque de Kurbos, Pirès ou Pjanic ? D’ailleurs avant d’exhumer un match dont tout le monde se fout, joué par des joueurs que personne ne connaît, il faudrait commencer par retrouver le prénom de Kurbos ? Julien ou José ? A moins que ça ne soit l’émission présentée par Dominique Chapatte ? Ou un acteur d’Amicalement vôtre. Bref, on connaît même mieux l’excellent Yannick Boutot et son Sulitzer.
Eto’o se ressert
Buzz et fausses rumeurs sont souvent créés par un défaut d’interprétation. Lyon a cru que Keita était une star et a mis 18 millions, c’est un exemple. Ca marche aussi pour l’exploit programmé de mercredi. Les deux criminels sont malins : ils jouent dans l’équipe d’en face. L’Equipe, trop heureuse que deux de ses directeurs de rédaction espagnols s’expriment, a tout noté. « Lyon a très bien joué. Ils méritent autant de respect que nous et Manchester » a expliqué son correspondant permanent camerounais. Le rédacteur en chef des Ulis, à qui on ne la fait pas, se devait de surenchérir : « Je tiens à tirer mon chapeau à Lyon. On s’attendait à un match compliqué mais les Lyonnais ont réussi un gros match. » C’est poli, Jean Djorkaeff adore entendre ça après la qualification du club pro contre l’amateur. A une différence près, en Coupe de France les pros évitent de dire ça à la mi-temps, ça fait un peu trop sûr de soi.
Autant d’amour, Aulas en est presque gêné. Grégory Coupet, lui, voit bien un 2-2. Ca réduit les chances lyonnaises d’encore 10%. Tout le monde est au moins d’accord sur une chose, si Lyon l’emporte, ça fera plaisir.