Voyons ce cas d'école réel actuel, constitué par cette séance du 10 mars, sous l'angle de 3 questions simples à se poser suivi d'une conclusion avec quelques pistes
pour travailler sur des aspects psychologiques plus personnels :
1 / Quel est l'environnement ? Inutile de faire une synthèse, un point complet, peser le pour et le contre, compiler tous les avis ou regarder le consensus. L'idéal est de
trouver un élément remarquable, s'il est disponible, qui traduise la situation du moment et qui donne une réponse claire.
Dans le cas de figure actuel, nous avons la panique sur les banques avec de nouveaux grands noms qui apparaissaient dans le paysage avec un support très ancien en vue pour une banque très
importante. La probabilité que dans un tel contexte le point de bascule se fasse sur une telle donnée est élevée.
Question simple : le support a-t-il tenu ?
Réponse simple : oui (jusqu'ici)
Si l'élément remarquable ne saute pas aux yeux, inutile d'en chercher un ou d'en trouver un absolument. S'il est là tant
mieux sinon inutile de se 'forcer' dans cet exercice, le seul but est de traduire une situation et de la clarifier au mieux pour s'aider dans la compréhension de ce qui se passe et peut se
passer. Si cet élément complémentaire n'est pas présent, tant pis.
2 / Quel est l'évènement déclencheur ? Il peut s'agir d'un évènement sur les cours eux-mêmes avec le passage d'un support par exemple sans qu'il y ait de cause précise
identifiable ou bien il peut s'agir d'une impulsion suite à la parution d'une statistique, d'un communiqué, d'une rumeur etc...
Dans le cas présent, la chose est particulièrement intéressante car rien n'était au programme du jour mais, une
information est apparue. Le dirigeant de Citigroup indique dans un mémo interne que les 2 premiers mois de 2009 seraient de bonne qualité. Le mémo est publié dans son
intégralité par le Financial Times. S'en suit des anticipations positives et un mouvement
haussier...
Mouvement explosif ! Citigroup qui valait 57 $ il y a quelques mois est passé sous 1 $ encore hier flambe de +
38,10% . La configuration graphique de la valeur ressemble plus, en temps normal, à une petite valeur du fin fond de la cote peu traitée en proie à des démêlées judiciaires nombreuses qu'à
l'idée qu'on peut se faire de l'évolution du cours d'une grande banque américaine. On voit que tout est possible d'un jour à l'autre, presque d'un instant à l'autre. Les cours
sont complètement destructurés.
3 / Quelle est la configuration de notre support ?
'Environnement' et 'évènement' ont une incidence très forte sur le support qui nous intéresse : le CAC 40
(graphe 3 : cours heure par heure)
Conclusion / De l'anatomie d'une séance à celle de son
propre fonctionnement personnel :
Il peut ne pas y avoir d'environnement décelable de la sorte, ni d'élément déclencheur aussi net. On peut ne pas les
trouver. On peut ne pas vouloir en tenir compte, suivant son profil. On peut se dire qu'il faut être un
expert pour suivre ces banques, qu'il faut parler anglais pour comprendre à la base le communiqué. On peut se dire qu'on n'a pas les moyens d'être informé en temps réel de tels évènements, ni de
les situer vraiment en importance, si on ne regarde les cours que de temps en temps. On peut ouvrir un débat sur le fait que l'allocution de Bernanké, patron de la Fed, a aussi constitué un
catalyseur à la hausse... et tant d'autres choses...
Il subsiste une chose. Les prix concentrent l'ensemble de l'information. On peut donc à tout moment à l'inverse préparer ses séances (sa semaine, son
mois boursier tout autant) avec, dans le cas présent, 2 droites simples et 2 gaps connus depuis longtemps pour jalonner le tracé et prendre ses décisions sur son horizon de temps
d'investissement, ses objectifs et sa propre acceptation du risque.
Plus on reste sur le point 3, plus on a tendance à se concentrer sur l'essentiel et plus on a de chances de rester zen et
efficace. A cerner le point 1, on risque l'éparpillement. A courir après le point 2 on risque la perte de temps en questionnement et on prend le risque ensuite d'avoir parfois
à courir après les cours. Ce dernier énoncé est là bien sûr pour permettre de prendre le mouvement à la base et pouvoir s'en dégager au plus vite si les choses devaient ne pas évoluer comme
souhaité. Un énoncé qui reste théorique somme toute, car même en tentant de rester 'froid', nous sommes ainsi faits qu'il nous faut aller chercher et comprendre le pourquoi de tel
bond.
→ Article lié (1 exemple de décryptage 'brut' en direct tout au long d'une séance)
: FLASH TRADING - CAC 40 -