4ème de couverture
Un minuscule bloc de corail perdu dans l'océan Indien. Cerné par les déferlantes, harcelé par les ouragans. C'est là qu'échouent, en 1761, les rescapés du naufrage de L'Utile, un navire français qui transportait une cargaison clandestine d'esclaves. Les Blancs de l'équipage et les Noirs de la cale vont devoir cohabiter, trouver de l'eau, de la nourriture, de quoi faire un feu, survivre. Ensemble, ils construisent un bateau pour s'enfuir. Faute de place, on n'embarque pas les esclaves, mais on jure solennellement de revenir les chercher. Quinze ans plus tard, on retrouvera huit survivants : sept femmes et un bébé.. Que s'est-il passé sur l'île ? A quel point cette histoire a-t-elle ébranlé les consciences ? Ému et révolté par ce drame, Condorcet entreprendra son combat pour l'abolition de l'esclavage.
Je me suis plongée avec délices dans les vagues de l'Ile Tromelin et ai été happée de bout en bout par ce roman historique, que j'ai lu en un temps record malgré sa taille. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de livre d'aventure et cette tragédie de naufragés m'a passionnée. Certes, on peut, à l'instar de Calepin regretter que le style de Irène Frain soit un peu moderne pour narrer les évènements de l'époque, mais cela ne m'a pas dérangé du tout, tant l'histoire est riche en rebondissements et, du fait qu'elle est vraie, prenante et émouvante.
Nombreux sont ceux d'entre vous, sur la blogosphère, qui ont aimé ce livre : Keisha , Fantasio , Lou de même, qui pose l'intéressante question : si Castellan a vraiment pris conscience de l'égalité entre blancs et noirs face aux éléments de la nature si violents et face à la mort, pourquoi n'a-t-il pas embarqué les noirs qui avaient aidé à la construction du bateau plutôt que les blancs qui n'ont en rien participé au travail ? A mon avis, parce que l'âme humaine est ce qu'elle est (noire, et veule) et qu'à l'époque, un noir était malgré tout considéré comme du bétail, presque non humain...).
J'ai cependant glané quelques avis négatifs de la part de certains lecteurs : Katell a été un peu déçue, Cécile n'a pas aimé du tout et Cathulu a abandonné en cours de lecture, gênée par les références historiques qui parsèment le roman. Lili Galipette a elle été décontenancée, ne sachant classer le livre comme roman ou récit historique, et par le manque de dialogues, effectivement absents du texte.
Intéressant donc de voir les différents points de vue... Je pense néanmoins que ce livre vaut le coup qu'on y jette plus qu'un oeil, ne serait-ce que pour le témoignage de l'enfer vécu par ces hommes et ces femmes. Un regret peut-être : malgré le site créé par les Editions Laffon pour la publication du livre, j'aurais aimé lire un mot personnel de l'auteur sur ce qu'elle a ressenti en posant le pied sur cette île, en retrouvant les vestiges des noirs qui y ont survécu malgré le déchaînement des éléments après les longues recherches effectuées dans les archives. Mais les photos sont superbes et l'on se rend bien compte de la topographie des lieux, de l'absence de toute protection contre l'océan et le vent et on imagine plus facilement à quel point ont dû être longs les jours et les années passées à attendre un secours qui n'arrivait pas...
Je remercie de tout coeur
pour cette lecture !Wikipédia, pour un peu de culture G sur l'île, ainsi qu' ici. Site officiel de Irène Frain.