Antennes-relais… telephone mobile… dangereux pour la sante ? principe de precaution et principe de suspicion

Publié le 10 mars 2009 par Rtg


Il existe une variété de crises « reptiliennes » que l’on pourrait qualifier de sournoises et de rampantes. Reptiliennes parce que silencieuses la plupart du temps. Rampantes parce que peu visibles. Sournoises par l’éclairage qu’elles apportent sur nos humaines contradictions.
C’est le cas exemplaire des deux questions jumelles qui reviennent périodiquement sur les devants de l’actualité : les antennes-relais et le téléphone mobile, un danger pour la santé ? Avec les décisions des tribunaux de Versailles et Carpentras suivies de la déclaration de l’Académie de médecine et de l’annonce d’une table ronde organisée le 26 mars sur le sujet par le gouvernement, c’est la question de l’éventuelle nocivité des antennes-relais qui resurgit. A d’autres moments, ce sont les portables qui sont mis sur la sellette.
Symbole spectaculaire de notre société de communication, le téléphone mobile serait-il une menace pour la santé publique ? En l’état actuel des connaissances et des enquêtes épidémiologiques, nous ne devrions pas nous inquiéter à condition de… « consommer [communiquer !] avec modération »… Les antennes-relais ne représentent pas de danger pour la santé publique en dehors de quelques cas particuliers de personnes dites « électro-sensibles ». L’usage du portable lui-même ne présente pas de danger à la simple condition de ne pas le garder scotché à l’oreille des heures durant.
Alors, où est le problème ? Dans un curieux chaînage « crisogène ». Principe d’utilité (personne ne doute de l’utilité du téléphone mobile) et principe de plaisir (communiquer avec les autres est un plaisir) sont au cœur du formidable développement du téléphone mobile. « Principe de précaution » et « principe… de suspicion » sont à l’œuvre dans cette étrange crise rampante nourrie par la réussite de ce qui est un véritable phénomène de société.
Si le téléphone mobile présente un vrai danger pour la santé, ce n’est peut-être pas pour la santé publique et physique… Mais pour notre santé… privée et mentale ! En arriver à ne plus pouvoir se séparer une minute de ce compagnon envahissant traduit un étrange asservissement et la montée en puissance d’une nouvelle forme d’addiction plus prégnante et contraignante que celles du tabac et de l’alcool.
Un peu de silence, un zeste de solitude, nous seraient-ils à ce point devenus insupportables ? Pour le plus grand profit des compagnies de télécom.