Le maire de Louviers a besoin d'un million d'euros pour équilibrer le budget primitif 2009. Comme un point d'imposition vaut 85 000 euros, il serait trop facile de diviser un million par 85 000 pour connaître l'éventuel pourcentage d'augmentation d'impôts à venir. C'est une présentation habile de la part de Franck Martin car il est évident qu'il ne fera pas voter un million d'euros de nouveaux impôts par sa majorité municipale.
En annonçant une somme énorme, en gonflant les besoins et finalement en faisant voter un montant sensiblement inférieur, il pense (et il n'a pas forcément tort) que les Lovériens retiendront les taux auxquels ils ont échappé et non pas le fait que jamais les impôts n'auraient dû augmenter au cours de cette mandature, conformément aux promesses électorales de la majorité actuelle.
L'année 2009, faut-il le souligner une nouvelle fois, est une année de crise dans tous les domaines. Le chômage augmente, le pouvoir d'achat stagne, l'inquiétude grandit dans les familles. La politique initiée par Nicolas Sarkozy aggravée par le contexte international ne permet pas, malgré des mesures ponctuelles, de rassurer et de satisfaire les Français. Faut-il donc en rajouter une couche à Louviers où les impôts sont déjà très élevés ? Pour sa défense, le maire invoque des éléments contraignants indépendants de sa gestion. Nous avons déjà fait litière de cette affirmation. S'il est vrai que les collectivités locales sont touchées par la crise, c'est plus par ses effets directs sur les salariés, le commerce local, l'activité économique et le manque de confiance global qui pousse les ménages à épargner par précaution.
Compte tenu de certains investissements, d'une gestion coûteuse dans des domaines réservés, compte tenu également du refus du maire de restreindre un train de vie exorbitant, il fallait bien que les Lovériens mettent la main au portefeuille. Michel Doucet a listé de nombreuses dépenses excessives et des recettes inexistantes pourtant dûment inscrites : le budget 2008 n'était pas sincère. Le compte administratif le prouvera. Le budget 2009 ne le sera pas non plus et la majorité municipale (celle qui phosphore dur) va devoir faire preuve d'imagination pour nous faire avaler l'amère pilule. Je parie (pari risqué, comme tout pari) que l'augmentation des impôts ne dépassera pas 5 à 6 %. En dessous, le maire prendrait un risque inutile, au dessus, il serait irresponsable. Ce sera assez dur comme cela si les conseillers d'opposition de Gauche ne parviennent pas à le convaincre de renoncer à cette augmentation insensée.