A Nice et sur la Riviera, les investisseurs à fort pouvoir d’achat n’ont pas déserté les agences immobilières. Ceux qui rêvent encore d’un premier logement attendent.
C’est un fait : « la crise ne profite actuellement qu’à ceux qui ont de l’argent, des liquidités à investir ». Non, la phrase n’est pas celle d’une pasionaria de la gauche trotskiste ou d’ailleurs… mais de Jérôme Renaud, président de la Fnaim des Alpes-Maritimes. A l’occasion de la 4e « convention immobilière internationale » organisée par sa fédération, l’agent immobilier ayant pignon sur la Croisette a fait le point devant la presse.
Les investisseurs toujours au rendez-vous
« Après une année 2008 où la profession a encaissé une baisse de 20% de l’activité, 2009 va être difficile… » Le marché ne serait pas bloqué pour autant. « Un certain attentisme perdure localement, mais les investisseurs reviennent ! » Avec des taux d’intérêts qui piquent du nez, mais des loyers maintenus au plus haut, acheter un logement sur la Riviera et y placer un locataire donnerait un taux de retour sur investissement de 4%… encore mieux que le livret A ! Sans compter la sacrée réduction d’impôts offerte par la loi Scellier, signée le 30 décembre dernier par notre gouvernement. « Une disposition qui profite aux investisseurs et marche bien » note Patrick Siksik, président de la Fnaim en Paca.
Les primo-accédants « laissés pour compte »
Et pour les primo-accédants? Nada ! Ou presque. Les quelque 43 % d’azuréens qui ne sont pas encore propriétaires peuvent profiter du “doublement du prêt à taux zéro” proposé par l’Etat aux foyers modeste. Mais s’ils achètent uniquement… dans le neuf ! « L’achat de ce type de logement représente environ 3 000 transactions sur notre département, contre 15 000 réalisées dans l’ancien, souvent bien moins cher ». Patrick Siksik le répète : « les primo-accédants sont les grands laissés pour compte ». Et les deux dirigeants d’appeler en coeur le gouvernement à appliquer cette dernière mesure « aussi dans l’ancien » et - pourquoi pas - exonérer les nouveaux propriétaires de droits de mutation.
L’aimant “Costa Azzurra”
Héliotropisme oblige, les investisseurs viennent de partout placer leurs billes dans la pierre nissarte. Si les Anglais font un peu défaut, les Russes répondent toujours présents et les Italiens n’ont pas déserté leur “Costa Azzurra”, loin de là. Jérôme Renaud détaille : « 25% des ventes du département sont chaque année réalisées auprès d’étrangers, et 20% auprès de Français non-azuréens, dont 15% de parisiens ». Soit un total de 45%. « Proportionnellement, la Côte d’Azur reste la première destination française des investissements immobiliers, devant Paris ».
Des marchés perméables
« Mais faisons bien attention », souligne avec mesure le président de la Fnaim 06. « C’est un mouvement historique, ne l’oublions pas, qui remonte à la genèse de notre région. » « La Riviera est composée de marchés multiples et très différents, qu’il ne sert à rien d’opposer, comme on aime à le faire souvent. Celui des résidences secondaires est par exemple très perméable avec le locatif… » Conclusion : « L’enjeu reste encore et toujours de construire des logements adaptés aux besoins des azuréens actifs. » Ce qui est encore loin d’être gagné.