A croire que cela devient une manie. Après la levée des excommunications des évêques Lefebvristes, voici que Vatican revient en force avec ses gros sabots tradi : l’excommunication de la famille et du personnel médical ayant pratiqué une IVG sur une fillette de 9 ans, enceinte de jumeaux des suites de viols répétés de son peau-père.
Et vlan, sur une situation déjà ignoble, voilà que Vatican donne raison aux évêques ! Soyons clairs : l’Eglise défend la vie et toutes les vies et c’est normal. On peut éventuellement comprendre qu’elle se sente déstabilisée dans ses positions si une seule fois elle disait « oui, dans ce cas-là l’avortement était nécessaire ». Mais Vatican a-t-il bien pris la mesure de l’horreur vécu par cette fillette ? Je dis Vatican et non plus l’Eglise, parce que l’Eglise, c’est vous et moi et que là, non, je dis stop. Déjà, en temps normal je suis POUR la contraception et POUR l’accès des femmes à des conditions d’IVG médicalisées ce qui est mieux que les trifouillages d’utérus à l’aide de cintre ou d’injection d’acide allongée sur la table de la cuisine d’une faiseuse d’ange. (oui, une catho pour l’avortement, vous en avez une, excommuniez-moi)
Mais là ? Comment une Eglise qui prône la compassion, le pardon, le soutien aux plus petits et aux plus pauvres peut valider une double peine à cette fillette : non seulement elle est marquée à vie par ce viol et les conséquences, mais en plus elle doit porter sur ses épaules la culpabilisation énorme d’être à l’origine de ces excommunications. Pendant ce temps-là, le beau-père a « juste » violé. Il semblerait donc pour Vatican que le tripotage des fillettes et des enfants en général semble bien moins grave qu’un avortement thérapeutique. Mais ça, on le savait déjà non ?
Au cas où certains vaticanisants liraient ce blog, j’aimerai faire passer les messages suivants :
- Vatican pourrait se recentrer sur les vrais soucis qui traversent l’Eglise plutôt de s’arcbouter sur des positions intenables à notre époque.
- Depuis quand on re-confond justice divine et justice temporelle ? Que des types en soutane osent parler de « justice divine » me semble déplacé au regard de l’Evangile. Il me semble qu’il y a 2000 ans, un type en sandales et pauvres nippes qui se baladait en Judée disait « il faut rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu ».
- L’Eglise, nous, croyons en ces valeurs : le pardon, la compassion, la miséricorde, l’amour. Merci de se recentrer là-dessus au lieu de s’en éloigner à grands pas.