« La fiction télévisée a des spécificités : elle diffère de la fiction littéraire et de la fiction cinématographique par la largeur du public, par la durée des oeuvres diffusées, par la régularité de l'écoute, par la simultanéité de la réception, par la manière très particulière dont elle s'imbrique dans l'expérience de la vie, par les affinités qu'elle a avec la question des intimités, par le fait que les considérations expressives ou esthétiques n'y sont pas prioritaires », note-t-elle.
Pour Gérard Jourd'hui, producteur, il est en effet plus simple de se pencher sur les auteurs de cette période : « Ce sont des raconteurs d'histoires, et les journalistes de leur époque. » Donc plus visuels et adaptables.
Dans leur étude, les chercheurs montrent même que certains auteurs sont bien plus audiovisuels que d'autres. 20 Minutes rapportent les chiffres suivants :
- Labiche adapté 74 foi
- Balzac 46
- Courteline 45
« Mais tous ne satisfont pas aux lois cathodiques, nuance Laurent Jullier auteur de Stendhal, un désir de cinéma. Ce n'est pas un hasard si Flaubert ou Stendhal n'ont pas été retenus. Le premier multiplie les commentaires difficiles à rendre à l'écran, le second n'adopte pas de schémas narratifs assez riches pour bâtir un scénario », précise Jourd'hui.
Quant à Maupassant, définitivement l'élu du coeur des réalisateurs, la scénariste Anna Andrei, estime clairement que « son écriture est la plus visuelle, la plus cinématographique », elle qui a participé à l'aventure pour France 2.