Le « meilleur » opposant de Nicolas Sarkozy animera tout de même la campagne et s'appuiera sur le vote majoritaire (55 %) des Français qui avaient dit non en 2005 au référendum sur le projet de traité constitutionnel. D'autres que lui pourraient tirer leur épingle du jeu lors du scrutin du 7 juin : le front de Gauche, le Parti socialiste qui apparaît comme une alternative de gouvernement aux niveaux national et européen, le MODEM de Bayrou, seul vrai parti du centre (droit) puisque Hervé Morin et les siens sont identifiés à l'UMP. La majorité présidentielle et sarkozyste devrait payer la crise économique et sociale au prix fort. La manifestation nationale prochaine illustrera clairement l'importance du mécontentement.
Retenons de la décision du NPA deux éléments forts : primo, son refus d'alliance même avec des partenaires idéologiques proches ayant des positions identiques sur l'Europe, secondo, l'habile classement d'Olivier Besancenot qui apparait comme un militant pur et dur et non comme un chasseur de mandat électif intéressé. Je ne suis pas certain que le cavalier seul du NPA (c'est évidemment son droit le plus strict) soit payant à terme. Il s'isole et s'enferme, contrairement à son discours unitaire dans les luttes, et le retrait d'Olivier Besancenot peut apparaître comme un refus d'engagement au plus haut niveau. Devenir député européen, c'est participer au travail des commissions à Strasbourg et Bruxelles, c'est s'opposer en proposant, c'est sortir d'une position protestataire pour chercher la meilleure voie susceptible d'être adoptée par une majorité de députés européens. Visiblement, le NPA ne cherche pas ce pouvoir-là. Du moins pas encore.