Ce que lit la France...

Par Geybuss

CE QUE LIT LA FRANCE...

Je vais commencer par reprendre la définition du mot littérature dans le dictionnaire :


Nom féminin singulier
-ensembles des œuvres écrites ou orales, considérées du point de vue de la forme et de l'expression
- ensemble des œuvres écrites concernant un domaine précis
- activité de l'homme de lettres
- ce qui est décrit dans les œuvres littéraires, comparé à la réalité

Maintenant, voici quelques extraits d'un article du journaliste François Taillandiers, "Les consolantes", paru dans un hebdomadaire familial en février...
"Umberto Eco proposa naguère une distinction entre la littérature problématiqueet la littérature consolatoire. Problématique, le roman qui interroge l'homme, la société, le destin, sans prétendre fournir de réponse univoque aux questions, même les plus angoissantes. C'est Dostoïevski, c'est Kafka- ou tout aussi bien les tragédies grecques.
Consolatatoire, c'est la littérature où le Bien triomphe, le mauvais est démasqué, la justice rétablie et amour rimera une bonne fois pour toute avec toujours.
A en juger par le classement des meilleures ventes de livre annuellement établi par Livres Hebdo, la tendance consolatoire garde plus que jamais la faveur du public. Le roman français le plus vendu en 2008 (près de 500 000 exemplaires) s'appelle d'ailleur "La consolante" d'Anna Galvada. Non loin d'elle, on trouve dans le palmarès Lévy, Musso... Chacun, bien entendu, a son registre, son style propre (ou son absence ce style). Mais ces romanciers ont pour point commun l'ambition simple re raconter des histoires qui réconfortent. Après les avoir lus, on se reprend à penser que la solitude n'est pas fatale, que la tendresse existe, que quelqu'un veille sur nous, que ceux dui cherchent trouvent...
Examinons maintenant la catégorie "Non fiction", essais et documents...
Les lecteurs se sont portés en masse vers les souvenirs de soeur Emmanuelle, ceux de Françoise Hardy et de Simone Veil. Une trinité féminine hétéroclite et dont la popularité ne surprend pas. Pourquoi ?
La réponse tient en 3 mots : La Ligne Droite. Chacun dans leur domaine, ces femmes n'ont jamais renoncé à être elles mêmes. L'une a suivi son chemin d'artiste avec exigence et confie sa fidélité à un amour douloureux. L'autre a tout bravé et tout enduré vpour suivre l'appel de Dieu. Quant à Mme Veil, au destin marqué par la Shoa, jamais elle n'a dit autre chose que ce qu'elle pense, ni pensé autre chose que ce qu'elle disait.
Or ce monde est bien décevant. On perd confiance. La politique semble être le théâtre de querelles mesquines. La Bourse, une caverne des quarante voleurs. Les médias, un cirque où chacun quémande sa minute de gloire. Et bien en voilà au moins 3 qui ne mentent pas, et qui sont, en ce sens, elles aussi des consolantes.
J'ai oublié de dire quen la plupart des autres grands succès romanesques sont des polars et des thrillers. De la menace, de l'angoisse : parfait contrepoint. Quelqu'un demandera peut-être : mais alors, la littérature dans tout ça ? Et bien elle vient loin derrière. Mais ça non plus, ce n'est pas nouveau."
Ainsi s'achève l'article de F. Taillandier, repris dans sa presque totalité ici...
Mon intervention : Ce qui me dérange, c'est ce ton un peu condescendant sur les Français qui lisent. Quand on reprend la définition de la littérature... Pourquoi ne pourrais t-on pas y inclure Levy, Galvada, Grangé. Pourquoi les souvenirs de soeur Emmanuelle seraient de la littérature (ou au moins non honteuses)  parce qu'émanant d'une illustre personne et Musso serait relégué au rang des.... gens qui écrivent.
Moi, j'en ai marre. C'est un coup de gueule. Pourquoi la littérature ne serait que Zola ou Balzac, dont bons nombres d'oeuvre ont endormi voire dégoûté de la lecture certains français. Pourquoi les succès de librairie dérangent à tel point qu'ils en deviennent forcément médiocres ? Pourquoi la "vraie" littérature devrait forcément être représenté par des livres écrit pas des intellectuels et ne pouvant être compris et appréciés que par l'élite ?
Ne peut t-on pas arrêter cette "guéguerre" mesquine "vraie" "fausse", "bonne" "mauvaise littérature ? Ne peux t-on pas se réjouir qu'il y ait en France des auteurs qui vendent encore beaucoup de livres, qu'il y ait encore en France des millions de français qui lisent alors que d'autre s'excitent sur des jeux vidéos oùl'on peut tuer comme ça et ressusciter car on à 10 vies ? Pourquoi ne peut on pas se dire chouette, il existe encore un domaine où les gens achètent (jusqu'à quand ?) au lieu de télécharger légalement ou légalement. Une domaine ou l'acheteur a encore un vrai rapport avec le produit : la démarche d'entrer dans le magasins, le plaisir de choisir, acheter, toucher et lire le livre, le garder par la suite et non pas, comme un CD ou DVD, réenregistrer dessus ? Les gens lisent pour se distraire et alors, où est le mal ? Bientôt, il faudrait avoir honte de lire certains auteurs... Après, libre à chacun d'aimer ou de ne pas aimer un livre, ça bien entendu, et  de le dire. Mais cela, on peut le faire dans le respect, sans cracher sur sa victime.
Ne peut on pas juste se dire que la littérature est avant tout le plaisir que chacun prend à acheter, lire et terminer un livre, quelque soit le livre, quel qu'en soit l'auteur ?