Alors qu'aujourd'hui vont commencer les débats sur le très contesté projet de loi Internet et Création, soutenu par Christine Albanel, ministre de (quelle ?) Culture et les majors de la musique et du cinéma, Hervé Gaymard présente également son rapport sur la réglementation du livre au Conseil du livre.
Et tandis qu'à l'Assemblée nationale, les discussions iront bon train, le député rappelle cependant que l'industrie du livre est exclue à tort de cette question. Nous avons plusieurs fois rapporté dans nos colonnes la réalité de ce constat, questionnant le Syndicat national de l'édition qui est manifestement aux abonnés absents, notamment sur le devenir des ebooks.
Cependant, il semble, rapporte LivresHebdo, que les acteurs du livre aient été exclus des discussions. En effet, la commission dont Denis Olivennes fut président, chargée d'examiner ces questions, estimait que le secteur n'était pas encore sous le coup du piratage. Ainsi, on préfère mettre de côté ceux qui ne sont pas directement lésés, ou bien l'industrie du livre ne pèse-t-elle pas assez lourd face aux majors ? Pourtant, un étude montrait qu'en Italie, le piratage de livres aurait déjà dépassé celui de la musique...
Denis Olivennes était pourtant président de Fnac au moment des premières ébauches. Et l'on assure depuis que les ayants droit et les syndicats auraient toujours la possibilité de plaider devant Hadopi, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, en cas de piratage avéré et constaté.
Hervé Gaymard, de son côté, rappelle dans son rapport que le livre, à l'instar des autres produits culturels, se doit de proposer au consommateur une offre légale. Des propos qui résonneront étrangement, attendu que Bruno Patino, dans le rapport remis à la ministre de la Culture le 30 juin 2008, soutenait déjà cette idée. Une suggestion qui a du mal à se mettre en place, manifestement.