Ce sont deux collègues d’un collège de l’agglomération bordelaise. Vendredi dernier, elles ont accompagné leurs élèves de 3è à Paris, notamment pour qu’ils visitent l’Assemblée Nationale et assistent à une séance parlementaire. On appelle cela de l’instruction civique, nos ministres y tiennent beaucoup.
Au retour, la petite troupe s’est trouvée piégée dans la gare Montparnasse par les CRS qui tentaient de venir à bout d’une manif étudiante. Une des deux collègues s’en sort avec une ITT de 3 jours. Les enfants ont été séparé de leurs profs par un mouvement de foule. Certains ont reçu des coups. Parents et enseignantes ont porté plainte. Les faits, qui ont été porté à ma connaissance “en direct” (mails de divers collègues), sont repris depuis samedi par Sud-Ouest, Le Parisien, Rue89 et le Nouvel Obs’. C’est sur le site web de celui-ci que j’ai lu que Michèle Alliot-Marie, qui se permet de douter des faits et même de les nier (”Il n’y a pas eu au cours de cette manifestation de problème particulier”), s’en prend tout bonnement aux deux profs : “quand on a la charge d’un certain nombre de jeunes et notamment de très jeunes, on évite de les mettre dans des lieux où il peut y avoir des manifestations et des mouvements de foule”. Elle appuie son argument de l’imparable “Je suis moi-même enseignante de formation”, ce qui signifie qu’elle n’a pas du souvent voir souvent d’élèves dans sa vie, et dans tous les cas c’était il y a longtemps, mais c’est la formation qui compte. En clair : si, pauvre provinciaux, vous voulez que vos élèves visitent la capitale, faites-leur faire du stop mais surtout ne leur faites pas prendre le TGV, c’est pas assez sûr. Ou alors cessez toute sortie scolaire.
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