Ce week-end a été fort intéressant et instructif.
J'ai pu ajouter un chapitre à l'art d'être parent (ysilde) et aussi vérifier que je n'ai pas le don d'ubiquité...
En effet, une faille spatiotemporelle a été plus forte que moi !
Pour mémoire, on considère que le continuum spatiotemporel est constitué de 4 dimensions : 3 dimensions
« espace » pour 1 seule dimension « temps ».
Ceci expliquant cela, je ne pouvais donc être dans deux espaces dans le même temps... ce qui m'a fait manquer une manifestation du Printemps des Poètes à laquelle je
tenais : une rencontre autour de lecture de textes poétiques avec Robin Renucci... au profit d'une sortie enfantine prévue de longue date...
Parlons donc de Dimanche : représentation de « Monsieur... Sophie Germain ? Femme de Science ! ».
"Monsieur Sophie Germain, femme de science", sur une mise en scène de
Norbert Aboudarham,
avec Christophe Pinon et Claire Vidoni.
J'ai assisté à cette pièce de théâtre dont le sujet principal est le personnage de Sophie Germain mais aussi les mathématiques, la science et enfin l'histoire qui s'inscrit dans l'Histoire.
L'histoire :
Sophie Germain travaille sans relâche, en autodidacte, sur des problèmes mathématiques et entretient une relation particulière avec la mémoire d'Archimède qu'elle vénère.
Alors que la révolution française gronde, elle demeure plongée dans les travaux mathématiques des plus grands esprits scientifiques, bravant l'hostilité de sa famille qui voit d'un mauvais œil une jeune fille se passionner pour une matière étant l'apanage exclusif d'un monde masculin.
Grâce à un tourbillon spatiotemporel, un auteur bien de notre époque échoue à ses côtés et devient le témoin de la ténacité de cette femme qui réussira l'impossible : se faire accepter dans un monde d'hommes qui la méprisent et la rejettent de prime abord.
Impressions :
En fin de représentation et après pas moins de quatre rappels pour saluer les 2 comédiens, l'auteur nous a gratifiés de quelques mots sur l'écriture de cette pièce de théâtre qui, de son aveu, a
été enfanté dans la douleur. En effet, il existe très peu de ressources sur Sophie Germain et l'auteur ne parvenait pas à composer un texte satisfaisant sur le monde de la science et des
mathématiques.
Mes impressions suite à cette représentation sont très positives.
C'est gai, humoristique, tragique, poétique, sainement déroutant parfois de par le mélange de magie, d'illusion, de littérature et de science utilisé.
Il y a peut-être quelques longueurs et des passages qui ont des allures de « redites » ou de
« résumé des épisodes précédents » mais l'ensemble est excellent, prenant, propice à une réflexion sur nos préjugés et notre manque d'audace devant certaines
circonstances.
Pour reprendre une phrase fétiche de l'écrivain Bernard Werber : « Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait ». Sophie Germain savait que c'était impossible mais pourtant elle l'a fait!
Pour l'anecdote, cette représentation de la pièce qui a fait salle comble s'est tenue le dimanche 8
mars, Journée des Femmes.
Cette pièce va être jouée dans plusieurs villes en région parisienne et en France, si elle vous intéresse, guettez les pages culturelles de vos revues habituelles ou consultez le site de
l'auteur pour vous tenir informez (adresse ci-dessous).
Un mot sur l'auteur : Norbert Aboudarham
Tour à tour clown, physicien, cinéaste, réalisateur, animateur infatigable et captivant de cafés scientifiques auxquels j'assiste avec un grand plaisir, animateur scientifique au Palais de la Découverte ou dans les écoles, Norbert Aboudarham est un artiste polyvalent passionné et passionnant.
Tout au long de l'année 2009, la ville de Boissy Saint Léger l'accueille « en résidence » pour soutenir sa démarche et accompagner ses projets.
Son site :
Un mot au sujet de Sophie Germain :
Auteur inconnu, Wikimedia
Commons.
Cette image est dans le domaine
public car son copyright a expiré.
Marie-Sophie Germain (1776-1831) se passionne pour les mathématiques dès l'âgede 13 ans, après avoir découvert la vie d'Archimède.
Autodidacte, elle acquiert seule la théorie des nombres et des calculs et étudie les travaux d'Euler et de
Newton.
Cette passion singulière pour les mathématiques n'est pas sans alerter son père qui dans un premier temps
tente de la dissuader de s'aventurer sur ces thèmes mais qui finit par lui donner tout son soutien.
Elle se procure les cours de l'Ecole polytechnique mais doit emprunter l'identité d'un étudiant. En effet, l'école et les cours sont
réservés aux hommes. Sophie Germain devient alors Antoine Auguste Le Blanc.
Son identité sera découverte par Joseph-Louis Lagrange qui demandera à la rencontrer, impressionné par son
brillant travail.
Sophie Germain reste également connue pour le théorème d'arithmétique qui porte son nom, pour sa
correspondance avec Carl Friedrich Gauss autour du théorème de Fermat ou encore pour ses travaux sur l'élasticité des corps.
La qualité de son travail et les nombreuses applications qui en découlent aujourd'hui suggère que cette
scientifique a été mésestimée, sa qualité de femme ayant occultée ses compétences intellectuelles aux yeux de la communauté scientifique.