La Fashion Week Automne-Hiver 2009 à Paris avec Givenchy, Balenciaga, Lanvin, Balmain, Dior, Comme des Garçons, Junya Watanabe, Martin Margiela

Publié le 09 mars 2009 par Littlestylebox
Résumé de l'épisode précédent: Serait ce l'effet de la crise ? Les directeurs artistiques les plus innovants ont dévoilé des collections plutôt classiques. A l'image de la sobriété du défilé Prada, Riccardo Tisci et Nicolas Ghesquiere ont présenté des collections superbes mais dépourvues de ce grain de folie qui leur avait tant réussi auparavant. Jugeons plutôt que c'est un signe de maturité... De leur côté, Alber Elbaz et Christophe Decarnin continuent sur leur lancée tandis que John Galliano se lance de nouveau dans l'orientalisme. Chez les créateurs japonais, Rei Kawakubo et Junya Watanabe présentent de nouvelles collections originales et frappantes. Enfin, Martin Margiela se fait assassiner par la critique...
Givenchy
Givenchy a présenté un défilé étonnamment classique pour un Riccardo Tisci habitué aux débordements gothico-fétichistes. Il faut avouer que son dernier défilé Printemps-Eté 2009, tout génial qu'il était, est un peu dur à porter à moins d'être une véritable bombe (slim cuir/jean à porter avec des jambes arquées, robes ultra-courtes à moitié transparentes...). Ce défilé est peut être le signe d'une plus grande maturité, plus à l'image des collections d'Hubert de Givenchy. Riccardo dit d'ailleurs s'être inspiré d'Elsa Schiaparelli et des années 30-40 (on le voit notamment sur les robes de soirée très couture terminant le défilé). Mais on retrouve quand même sa patte distinctive sur de nombreux looks: jupes en cuir brillant, robes en dentelles, studs, jeux de transparence...


Balenciaga
Même étonnement avec Nicolas Ghesquiere qui semble avoir tourné la page de son futurisme débridé. Cette fois-ci, la mise en scène est classique: fini les effets spéciaux et les jeux de lumière, à la place, une présentation à la lumière naturelle des salons de l'hotel de Crillon.
La collection est ultra-chic: jupes et robes drapées en satin, classique petite robe noire, robes de soie imprimées un peu eighties, broderies... Les épaules pagode sont également de la partie (un peu comme chez Givenchy). Un défilé finalement très bourgeoisie parisienne (qui boit du champagne), beaucoup plus dans l'héritage historique de Cristobal Balenciaga.


Lanvin
Alber Elbaz commence son défilé sur une petite robe noire ceinturée à la taille, petits escarpins et gants noirs. Une façon d'annoncer le programme de ce défilé: de l'élégance classique, sans surenchères d'ornementations. Tout est dans la coupe, la noblesse des matières et bien sûr les accessoires: gants en cuir, escarpins parfaits, petit doctor bag en crocodile, bijoux art déco... Pour cette collection, Alber Elbaz veut habiller la femme de tous les jours, mais une femme comme issue d'un film noir (ou de la série Mad Men). Il pousse ainsi le réalisme jusqu'à arroser le sol bétonné pour évoquer une rue de Paris en Automne.


Balmain
Christophe Decarnin a réussi en quelques saisons a créer un style rock-chic unique, que beaucoup de maisons ont depuis repris dans leurs collections. Son look du Printemps-Eté avec la veste militaire et le jean destroy est juste visible partout: dans tous les magazines comme sur les stars. Il y avait donc beaucoup d'attentes pour ce défilé.
Le résultat ne déçoit pas les fans: Christophe Decarnin revisite ses codes et ses pièces icones mais en mode disco plus que rock. La petite robe bustier ultra-courte est déclinée en cuir façon gothique, mais également strassée façon disco ou flashy à sequins façon années 80. La veste militaire revient un peu décontractée et avec les épaules pagode de la saison. En plus du jean skinny noir, le pantalon de la saison se porte lâche et drapé à l'oriental.


Christian Dior
Pour cette saison, John Galliano s'est inspiré de l'orientalisme de Paul Poiret du début du siècle. Vers les années 1910, Paul Poiret entre dans l'histoire de la mode avec ses collections inspirées par l'Orient, la Russie, l'Afrique du Nord et ses imprimés audacieux (pour l'époque).
Tout en rondeur et en fluidité, la collection Dior débute en Asie (ses cachemires, ses broderies, ses soieries, ses chapeaux chinois) pour finir en Afrique du Nord avec des sarouels dignes d'un harem des mille et une nuit. Aux mains des mannequins le classique Lady Dior se pare de nouvelles couleurs.


Comme des Garçons
Un petit coup d'oeil chez Rei Kawakubo pour Comme des Garçons qui réalise une collection tout en superposition: d'un côté ambiance cocoon avec des looks entièrement recouverts de tulle couleur chair, de l'autre des silhouettes comme enflées tellement elles sont couvertes de couches successives de vêtements. A noter également de nombreuses pièces aux détails imprimés sur les matières.


Junya Watanabe
Pour le coup, j'ai trouvé cette collection assez géniale !
Donnez à Junya Watanabe une bête doudoune et il vous en fera tout ce que vous voulez: une robe, une caraco ou tout simplement une doudoune exceptionnelle. Et si vous vouliez imaginer ce que la reine Amidala peut porter pour aller au ski sur la planète Hoth, vous avez trouvé !
Les maquillages sont également extraordinaires et donnent un effet très graphique au défilé. On croirait que les mannequins portent un masque manga.
Un bel exercice de style (parfois un peu théorique), qui ne serait pas complet sans une collection (sans doudoune) plus que réussie.


Maison Martin Margiela
Difficile de faire taire une rumeur lorsqu'on est un directeur artistique invisible. Depuis que Suzy Menkes avait annoncé le départ possible du créateur de génie, les rumeurs vont bon train sur l'avenir de la maison. Du coup, les critiques ne sont pas tendres envers cette collection: The mix of intellect and instinct that made the Belgian designer's collections a fashion pacemaker have now become a parody - or even a travesty - of Margiela's vision. (Source: IHT). Dur dur pour une maison avec un tel héritage...


Stella McCartney est elle toujours perdue dans la forêt enchantée ? Viktor & Rolf existent ils encore ? Stefano Pilato continuera t'il à faire pleurer Pierre Bergé ? Vous le saurez dans le prochain épisode...