Je me suis coltiné les 130 pages du
rapport Balladur, mais je dois avouer que c'était un plaisir à lire... finances locales, efficience de l'action publique, architecture territoriale, certains passages m'ont rappelé mes années en
aménagement du territoire.
Hors de question de vous recopier ma synthèse qui fait tout de même huit pages, mais plutôt de vous donner quelques réflexions sur cet épais rapport dont le préambule laisse rêveur: "il est
temps de décider" (sous-entendu: jusqu'à présent, nous ne l'avons pas fait).
Et bien en premier lieu, je constate que ce rapport ne décide de rien car il ne fait pas de choix clairs. Un rapport peut pourtant se permettre quelques libertés puisqu'il n'a pas vocation a être
repris tel quel. Mais non, ici, point de mesures chocs comme celles d'Attali! Simplement, un rapport consensuel qui ne change finalement pas grand chose.
Toutefois, j'ai noté avec plaisir que l'idéologie jacobine en prend un coup. Aujourd'hui, la centralisation est perçue comme une perte d'efficacité tant économique que politique car cela ne
répond pas aux attentes des citoyens.
Le rapport s'attache à valoriser les régions même si, en ne remettant pas en cause le département, il fait perdurer la situation d'empilement des échelons. Dommage!
J'ai aussi pu constater que la fameuse "République Une et Indivisible" était battue en brèche. Aujourd'hui, le rapport propose trois collectivités à statut particulier: Paris, outre-mer et Corse.
J'en déduis donc que notre statut particulier pour la Bretagne écrit en 1999
est légitime...
Question modification des limites territoriales, le rapport a étouffé tout exemple en se déclarant incompétent, mais il préconise tout de même 15 régions au lieu des 22 actuelles (France
métropolitaine). Il estime aussi que le périmètre de certaines limites territoriales sont contestables.