Voilà un film clairement militant et politique, mais fait avec maestria. Gus Van Sant décide de retracer la période militante d’Harvey Milk, leader de la cause LGBT, premier élu ouvertement gay des Etats-Unis.
Sean Penn est époustouflant dans le rôle. Il se fond tellement dans le personnage, l’incarne tellement de façon vivante et solaire, qu’a aucun moment vous ne verrez Penn, mais toujours Milk. Les autres rôles, James Franco en tête, sont superbes.
L’histoire est, pour ceux qui sont un brin militant, connue et à découvrir pour les autres. Harvey Milk est l’un de ceux qui ont su fédérer les LGBT pour peser sur la société. Pour que les droits soient les mêmes pour tous, et que cessent la chasse aux sorcières, les bastonnades et les arrestations arbitraires. Basé dans le quartier mythique de la rue Castro à San Francisco, Milk se lance en politique comme on va au théâtre, avant de radicaliser sa pensée et de l’élargir à tous (lui qui se dit pourtant au départ républicain…). Partant du combat pour les droits des LGBT, Milk devient le défenseur des « autres », de ceux que la société met de côté aux profits des puissants. Pourfendeur infatigable de la bigoterie, il sera le plus grand opposant à ceux qui souhaitent voir éradiquer de la surface du globe les « déviants » comme ils disent. Et l’un des père de la gay pride.
Personnage complexe et complet, ce que rend magnifiquement Gus Van Sant dans une réalisation inspirée, mêlant images d’archives et fiction. Il nous porte avec la force et la grandeur du personnage, incarné par Penn, jusqu’à l’assassinat lâche et perfide. Notons que la musique de Danny Elfman, minutieuse, rend encore plus prégnant les choses.
Milk était un grand homme. Le film nous conte ses combats mais aussi sa magnifique histoire d’amour. Milk à ouvert la voie, à nous de poursuivre le chemin.