Du rififi Place Plumereau à Tours

Publié le 09 mars 2009 par Kamizole

Il se trouve que je connais très bien Tours car, bien qu’ayant vécu à Orléans, j’y suis allée souventes fois depuis mon adolescence à de multiples occasions. Sans compter tous les séjours à proximité de Loches, chez des amis ou chez ma sœur quand elle y avait élu domicile. Tours n’étant qu’à 40 km nous y allions très facilement pour une «toile» suivie d’un resto. C’est donc un peu mon «arrière cour» : une ville fort agréable et, à l’époque, nettement plus vivante qu’Orléans.

J’y avais un grand nombre de copines féministes à qui je rendais fréquemment visite… Les voyages formant la jeunesse, la mienne fut bien remplie à cet égard. Je «levais le pied» nettement plus facilement qu’aujourd’hui et les longues distances ne me faisaient guère peur, Montpellier, la Bretagne ou Grenoble, sans oublier le Val de Loire, Tours ou Angers… et bien d’autres destinations. Sans compter Paris où, grâce à mon abonnement SNCF, j’allais bien plus fréquemment qu’aujourd’hui alors que Montmorency n’est qu’à 15 km de Paris !

Or donc, ce matin entendant sur France-Info que des incidents avaient eu lieu à Tours, dans le Centre-ville, j’ai immédiatement pensé à la fameuse Place Plumereau – relativement proche de la Fac des Tanneurs et de la brasserie Le Helder dont ma sœur avait fait son Q.G. à l’époque (1981) où elle venait tous les jours de Chambourg-sur-Indre suivre des cours à la Fac - qui fait partie, avec notamment la rue Colbert et le quartier des anciennes Halles des quartiers «branchés» de Tours et fort bien réhabilités pour la plupart, où habitaient nombre de mes copines.

D’après ce que j’ai lu sur différents articles, il me semble bien que les policiers ne sont pas aussi «innocents» que cela dans la tournure qu’ont pris les événements… Sans doute les jeunes qui participaient à cette fête «sauvage» - appelée sur FaceBook – étaient-ils prêts à en découdre ? A l’instar des jeunes de certaines banlieues, mais la provocation joue dans les deux sens ce me semble et aujourd’hui tout rassemblement peut tourner à l’émeute tant la «cocotte-minute» sociale est chaud bouillante !

Je dirais par ailleurs tout net que la Place Plumereau est à mon avis un beau «piège à touristes». J’ai en effet le souvenir d’un resto où l’on nous servit un prétendu Gamay qui se révéla une affreuse piquette… J’ai beau savoir que sous l’appellation «Gamay de Touraine» se cache le pire et le meilleur (j’en ai goûté de sublimes) il n’empêche : l’on nous servit ce soir là le pire au prix du meilleur !

J’ai tellement remonté à pieds la Rue Nationale qui, de la Gare, conduit au Pont Wilson (qui s’effondra en 1978) que je la connaissais presque aussi bien que la rue de la République à Orléans. Le samedi matin, mieux valait être à pieds qu’en voiture, tellement la circulation était ralentie par les embouteillages. J’ai le souvenir d’une ambulance des pompiers qui, aux environs de midi, toutes sirènes hurlantes, ne progressait pas plus vite que moi.

Je suis allée en effet très souvent à Saint-Symphorien, juste de l’autre côté du pont et, outre d’autres occasions, je rendis très souvent visite à ma tante qui y vivait à une certaine époque. Il fallait avoir bon jarret pour attaquer la fameuse «Tranchée» dont la pente est bien rude !

Je passais le week-end à Chambourg-sur-Indre (à côté de Loches) quand nous apprîmes en écoutant les infos à la radio dans la matinée du dimanche 7 avril 1978 que le Pont Wilson (nous disions plus souvent “le Pont de Pierre”) venait de s’effondrer et que par chance, il n’y avait qu’une seule voiture dont le conducteur avait eu le temps d’accélérer en voyant le pont commencer à s’effondrer derrière lui.

Il ne s’était pas écoulé 10 minutes que le téléphone sonnait : c’était ma mère, affolée, qui voulait savoir si je n’étais pas partie à Tours et sur le pont… la pauvre ! si elle avait su que quelques semaines plus tard elle recevrait l’appel d’une copine lui annonçant que j’étais gravement accidentée et hospitalisée à Loches…

Sur le Bd Heurteloup, juste avant la Rue Nationale se dresse le majestueux Palais de Justice. Je ne pensais pas dans ma jeunesse que je serais obligée de m’y rendre… A l’occasion du procès après mon accident de moto. Je n’étais pas très alerte à l’époque, sortie depuis peu de l’hôpital de Loches et commençant à peine à marcher avec des cannes et sans droit à l’appui.

La montée fut pénible mais la descente, paradoxalement, beaucoup moins : j’étais tellement en colère d’avoir si peu obtenu sur mes pertes de salaire d’une dizaine de mois que ce n’est qu’à mi-parcours, et parlant à ma sœur, que je me rendis compte que je descendais un escalier fort raide ! Je commençais alors à pétocher mais cet épisode me rendit plus intrépide.

Mon incapable avocat – si je n’avais pas eu par ailleurs de fort bons conseils et si je lui n’avais pas mâché tout le travail en faisant le listing précis de tout ce que j’avais perdu, attestations à l’appui, je n’aurais eu droit qu’à des clopinettes ! – avait quant à lui son cabinet à l’autre bout du Bd Heurteloup, près de la Loire et de la sortie de l’autoroute. Je tais son nom par pure charité mais croyez bien qu’il est inscrit à perpétuité sur les tablettes de ma mémoire !

Je lui ai néanmoins joué plusieurs tours à ma façon… En demandant par exemple une pension d’invalidité à la Sécu qui bien évidemment récupérait la plus grande partie du capital, ce qui le privait des «10 %» qu’il prélevait sur chaque somme que j’ai pu recevoir ! Il était tellement stupide qu’il a osé s’en plaindre dans une lettre.

De même qu’il n’a sans doute pas encore compris que les millions de francs déboursés par la Sécu pour tous les frais – longues hospitalisations, médecin, médicaments, kiné, etc… ne passent pas dans sa cagnotte ! Il était opposé à une contre-expertise demandée par mon médecin pour revaloriser le taux d’invalidité. Mais j’ai tenu bon - je n’étais plus à une année près et, à 4.000 francs du point, il n’était pas indifférent de passer de 25 % à 38 % !

Bref, je me suis bien vengée de son incurie ! Au point qu’il a fait appel sans même avoir mon accord – que je ne lui eus jamais donné – et qu’il dut se désister le jour de l’audience, comme un péteux…

Un jour, il me joua un sacré tour de cochon. J’avais rendez-vous à 16 heures et j’avais calculé que je pouvais prendre le train de 18 heures pour aller chez mes parents qui habitaient alors à Vendôme. Il me prit avec tellement de retard que bien entendu le train était parti quand j’arrivais à la Gare. Vous dire si j’étais en colère ! Je n’avais pas du tout envie de repartir à Orléans ni de renoncer à voir mes parents…

J’avais faim et j’allai manger dans un petit resto pas cher (menu à 25 francs) tout à côté de la Gare et où j’avais mes habitudes – il a été démoli depuis - et comme il faisait également hôtel, je demandai s’ils avaient une chambre… Oui et au même prix ! Je téléphonai à mes parents pour qu’ils ne s’inquiètent pas de mon retard.

Je peux vous assurer que même à l’époque ce prix était sans concurrence. La chambre tout à fait simple mais propre. Je n’y attrapais pas de puces comme ce fut le cas une fois dans un 2 étoiles de Grenoble… et pour un prix nettement supérieur.

De l’autre côté du Bd Heurteloup commence le Bd de Grammont, que j’empruntais souventes fois pour me rendre à Loches, la plupart du temps par le car régulier et quelques fois en voiture.

SOURCES

Affrontements entre jeunes et policiers à Tours et dans les Yvelines
LE MONDE | 09.03.09 ©

20 minutes

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