Monde - Une équipe internationale ayant étudié les similitudes génétiques existant entre différentes espèces d'hominidés grâce à une nouvelle technique, vient de démontrer que l'Homme et le chimpanzé ne sont pas proches à 99%, comme on le pensait jusqu'alors.
En biologie de l’évolution, les homologies sont des similarités génétiques observées chez des espèces différentes, qui les ont héritées d'un ancêtre commun. Elles peuvent concerner des caractères anatomiques, moléculaires ou génétiques.
Les duplications segmentaires sont des copies multiples de morceaux d'ADN, insérées en divers points du génome. Elles peuvent contenir des gènes entiers dont les copies, en principe identiques, peuvent varier suite à l’apparition de mutations.
Macaque, orang-outan, chimpanzé et Homme ont en commun un ancêtre. Les macaques sont les premiers à s'en être éloignés, il y a 25 millions d’années, suivis par les orangs-outans entre 12 et 16 millions d’années ; puis la séparation entre les Hommes et les chimpanzés s’est effectuée il y a 6 millions d’années.
Jusqu’ici, on estimait que ces deux dernières espèces étaient semblables à 99 %, évaluation calculée à partir de mutations génétiques ponctuelles. Mais selon Tomás Marqués-Bonet de l'Institut de biologie évolutive de Barcelone, en considérant les duplications segmentaires, le taux de différences entre l'Homme et le chimpanzé passe de 1,24 % (estimation actuelle) à 10-15 %.
Le scientifique a en effet observé une augmentation très importante des duplications segmentaires lorsque les chimpanzés et les Hommes se sont séparés, il y a 6 millions d’années. Ces résultats laissent envisager que l’acquisition des caractères humains n'est pas due à l’existence de "gènes de l’Humanité" comme on le suppose en général, mais à la répétition particulière de gènes communs à plusieurs espèces. Certains gènes associés à l’adaptation humaine sont en effet partagés avec les chimpanzés, mais en copies moins nombreuses que chez l’Homme.