Chacun a, en effet, compris qu’au moment où les chiffres du chômage du 4e trimestre traduisent une nouvelle dégradation avec une hausse de 8,2 % et 2,2 millions de demandeurs d’emploi, les économies avancées ne parviennent pas à dissimuler une réalité même érigée en principe.
Démanteler la Picardie pour justifier la suppression de Poitou-Charentes, faire disparaître les cantons pour mieux couper les Conseillers généraux de leurs électeurs, jumeler le mode de scrutin des Cantonales et des Régionales dans un soi-disant souci de cohérence alors que Sénateurs et Députés sont toujours élus différemment : les incohérences se multiplient. Avec une seule raison d’être : réduire le contre-pouvoir le plus dangereux.
En Picardie, le redécoupage proposé s’apparente davantage à un charcutage. Trop à Gauche, la Picardie ne figure pas, il est vrai, dans les régions éventuellement gagnables. Autant la faire disparaître. Ce que la Commission Balladur n’a cependant pas mesuré, c’est l’impact d’un coup de couteau vécu comme une agression.
Certes la main mise présidentielle sur les régions et les départements s’en trouvera facilitée. César s’appuyait sur ses Proconsuls. Nul doute que le locataire de l’Elysée rêve de réécrire l’Histoire à son profit, mais en quoi les Axonais gagneraient-ils à quitter Amiens pour Châlons-en-Champagne ?
Le seul point susceptible de réunir les Français reste celui de la péréquation entre riches et pauvres. Mais que les Hauts-de-Seine paient pour l’Aisne, la Commission Balladur n’y a même pas pensé. Plutôt que de découper le millefeuille n’y a-t-il pas plutôt urgence à le partager ?
Premier Secrétaire Fédéral de l’Aisne du Parti Socialiste.