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Le plus compétent

Publié le 09 mars 2009 par Malesherbes
Pour diriger le nouvel ensemble résultant de la fusion des Banques populaires et des Caisses d’Epargne, notre Président a choisi le plus compétent, François Pérol. Pardon, j’avais la faiblesse de croire jusqu’ici que ces banques mutualistes appartenant à leurs adhérents avaient quelque pouvoir de décision. Mais, si M. Pérol est bien le plus compétent, nous ne pouvons que nous incliner devant la sagacité de notre Président. Pour essayer de nous en convaincre, nous allons rapprocher les activités de M. Pérol de l’historique que j’ai dressé dans mon précédent billet.
Sous la Présidence de François Mitterrand, le ministre des Finances s’était employé à permettre au secteur public de disposer d’un outil d’investissement et de financement. Ce qui avait conduit à la création de la Compagnie financière Eulia, détenue par les Caisses d’Epargne et la Caisse des Dépôts et Consignations. Devenu en 2002 directeur adjoint du cabinet de Francis Mer, Ministre des Finances, du Budget et de l’Industrie, auquel devait succéder Nicolas Sarkozy, M. Pérol a, si l’on en croit le Nouvel Observateur du 26 février 2009, piloté la cession à la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne des participations de la CDC dans Eulia et dans CDC IXIS. On peut apprécier de diverses façons cette négociation :
- Les intérêts de l’Etat ont été bien défendus, la CNCE ayant dû verser à la CDC 7 milliards d’euros. Peut-être. Mais on peut aussi se demander si ce n’est pas cette ponction qui a compromis l’équilibre financier de la CNCE.
- M. Pérol a évité ainsi une source de difficultés avec la Commission européenne qui craignait une distorsion des conditions de la concurrence. Peut-être. Mais en fait il semble que la Commission ne demandait pas la cession d’IXIS au privé. Elle exigeait simplement que la CDC retire la garantie qu’elle accordait à la CDC IXIS.
- M. Pérol pourrait avoir été guidé par une position doctrinale, visant à tenir le public à l’écart des banques de financement et d’investissement, s’en remettant au si vertueux marché pour réguler au mieux les échanges financiers. Si tel était le cas, il ne serait pas le meilleur choix pour un Président résolu, depuis très peu, à contraindre les banques à suivre les recommandations de l’Etat.
Devenu en 2006 associé-gérant de la Banque Rothschild & Cie, M. Pérol aurait conseillé Philippe Dupont, PDG des Banques Populaires, pour la création de NatIxis. La chute des titres NatIxis, passés de 19,55 euros à l’émission contre 1,10 euro maintenant, ne serait pas étrangère à la déconfiture des Banques Populaires. On peut s’interroger sur les responsabilités dans l’échec de NatIxis : des événements extérieurs (la crise des subprimes), une mauvaise gestion des dirigeants ou la mise en place d’une structure inappropriée. Je ne suis pas qualifié pour trancher mais il n’est pas évident que M. Pérol soit un summum de compétence.
Mais nous verrons demain que, s’il n’est pas certain qu’il soit le plus compétent, il y a un domaine dans lequel il excelle, c’est la gestion de sa carrière.

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