Pas assez de départements à Droite, trop de régions à Gauche : dans une période où le Gouvernement ne parvient ni à juguler la crise, ni à rendre crédible son plan de relance, comment réduire les contre-pouvoirs ? Après les médias et la justice, l’heure est venue de s’attaquer aux élus locaux ? Leur faute ? Ne pas soutenir un Président tellement persuadé de sa toute puissance que rien, n’y personne ne doit contrarier.
Reste l’habillage. Une commission, un rapport et quelques hérauts chargé de donner de la voix pour expliquer que la suppression de régions, la fin du mode d’élection des Conseillers généraux et régionaux, la disparition des cantons et le redécoupage de quelques circonscriptions généreront des économies d’échelles. Ridicules en conviennent la majorité des observateurs qui rappellent que la proximité est, au contraire, synonyme d’efficacité.
« Une clarification s’impose » répète le Président. De compétences ? Peut-être. De financement ? Surtout. Mais là, rien sur l’indispensable péréquation fiscale entre collectivités riches et pauvres. Que les Hauts-de-Seine paie pour l’Aisne ? Sacrilège.
Edouard Balladur l’explique en préambule : « l’administration du territoire est une question éminemment politique ». Son traitement le sera donc. Difficile de s’en prendre uniquement à la Région Poitou-Charentes, la Picardie sera donc dépecée. Le pouvoir du Maire de la capitale gêne. Le Grand Paris y remédiera avec les départements de la Petite Couronne . Voilà pourquoi, l’Oise fera les frais d’un calcul politicien.
Afin de réduire au silence d’encombrants vassaux, voici donc revenu le temps de la féodalité, du centralisme de château. Que les cerfs se rebellent ? Diantre ! Nul mieux qu’Edouard Balladur ne pouvait donc signer une bulle quasi papale déjà au bord de l’éclatement.
A l’Elysée, le roi thaumaturge ne trompe plus personne. Ni les Français, ni les Picards !
Premier Secrétaire Fédéral de l’Aisne du Parti Socialiste.