Au moment où la France, comme partout ailleurs, s’enfonce dans une crise économique que tous les observateurs annoncent longue et très grave, il est essentiel de s’interroger sur le sens des nombreuses réformes, menées à l’emporte pièce par le gouvernement, qui portent sur notre système éducatif.
Remise en cause de la maternelle, bouleversement des rythmes scolaires, réforme des contenus pédagogiques, suppression de l’autonomie des IUT, concentration des IUFM, révision sans concertation du statut d’enseignant chercheur, compression de personnel enseignant, sans parler des coupes sombres dans les budgets : toutes ces réformes ne semblent poursuivre qu’un seul objectif, dans une vision purement comptable de l’action de l’Etat, faire des économies.
C’est loin de ce qu’on serait en droit d’attendre d’une politique nationale en matière d’éducation.
L’enjeu est pourtant de taille. Il s’agit rien moins que de préparer l’avenir du Pays, de ses futurs adultes, ceux qui créeront (ou pas !) les richesses de demain.
Tous les hommes d’Etat attachés au rayonnement du territoire l’ont compris, de Charlemagne en 789 qui créa dans chaque évêché une école destinée aux enfants laïcs, à Jules Ferry,en passant par Colbert, qui favorisa la recherche en créant notamment l'Académie des sciences (1666), ou encore Napoléon et sa grande réforme du 1er mai 1802 avec la création des lycées, la multiplication des écoles primaires et la création du ministère de l'instruction : tous ont contribué à l’extension du système éducatif, tous ont veillé à la diffusion de l’instruction auprès du plus grand nombre possible d’habitants, tous ont fait le lien entre la puissance de l’Etat et le niveau d’instruction de la population.
Comme hier, la place de la France dans le monde, son influence culturelle, diplomatique, mais aussi économique dépendra de notre capacité, aujourd’hui, à former nos enfants.
Le rôle de l’éducation doit être, dans cette optique, non seulement de leur transmettre des savoirs et des savoir faire élaborés, destinés à la maîtrise des technologies les plus récentes, mais aussi de faire de nos enfants des adultes libres d’esprit, curieux, capables d’une créativité qui fera la différence dans la compétition internationale.
Comment peut-on imaginer, s’agissant de l’avenir des futures générations, que les réformes pourraient passer sans un consensus national ?
C’est le sens de la mobilisation des enseignants, des étudiants, des parents d’élèves, qui réclament depuis plusieurs
mois de véritables négociations avec le gouvernement.
Le moment est plus grave qu'on ne le croit. Les décisions d"'aujoudrd'hui engage notre avenir et celui de nos enfants
! Tout le monde est concerné par ces questions.
Mardi prochain, 10 mars,les Yonnais sont appelés à se mobiliser pour réfléchir et échanger sur l’avenir du système éducatif français :
Le matin, à 10H30, à l’université, avec les étudiants et les enseignants de l’IUT et de l’IUFM,
Le soir, à partir de 20H00, dans le jardin de l’hôtel de ville, avec le conseil local des parents d’élèves, pour une nuit de l’école publique.