Vitrailliste de métier et de vocation, Rachel Ortiz s'est tout particulièrement intéressée à la technique du "fusing" qui consiste à assembler des morceaux de verre portés à leur point de fusion.
La Bague Ortiz est née à l'issue d'un coup de foudre; la découverte du verre de Murano : un verre riche en plomb d'une grande pureté et d'un éclat proche de celui du cristal.
Son charme vient de la gamme trés étendue des couleurs qu'il peut endosser. La Magie qui émane de cette île depuis des siècles est celle que porte à lui seul ce verre unique.
Par cet amour du bijoux, des minéraux et des pierres, j'ai voulu apporter ce brin de piment à l'italienne, cette note pétillante qui fait qu'en Italie, chaque femme est différente.
Le verre de Murano
En 1201, le Sénat de Venise rédige un décret qui oblige les verriers de Venise à installer leurs fours sur l'île de Murano. De nombreux incendies s'étaient en effet déclarés à Venise qui avaient eu pour cause des fours de verriers et les Vénitiens s'inquiétaient des risques causés à leurs maisons en bois.
C'est ainsi que les verriers de Venise furent forcés de transférer leurs fours et ateliers à Murano où il en subsiste aujourd'hui encore une centaine. Chacun des verreries conserve jalousement ses secrets transmis de père en fils.
Un fonctionnement très réglementé
La production du verre était très réglementée, non seulement en ce qui concerne l'obtention des licences pour les maîtres verriers mais également sur le nombre d'ouvriers qu'ils avaient le droit d'employer, catégorie par catégorie.
De la même manière, pour mieux contrôler les prix et la production, un calendrier très strict de fonctionnement des fours était édicté par la République de Venise.
Ainsi les verreries étaient obligées de respecter un congé annuel qui s'étendait de la mi-août à la mi-janvier.
Des productions admirées et convoitées
À l'époque de son apogée, les productions de Murano étaient appréciées et connues dans l'Europe entière et ce jusqu'à Constantinople.
De nombreux souverains, de passage à Venise, se déplaçaient jusqu'à Murano pour admirer et commander leur vaisselle, vases, etc.
Le savoir-faire des verriers de Murano suscitait bien évidemment de nombreuses convoitises de la part des autres pays européens, et l'on craignait que l'étranger ne découvre le procédé des gens de Murano. C'est pourquoi, dès 1275, l'exportation du verre brut ainsi que des matières qui servaient à le composer, mais également celle du verre cassé, fut interdite par le sénat vénitien.
Lorsque Louis XIV, au XVIIe siècle, finit par réussir à débaucher quelques verriers de Murano pour les amener en France, le Conseil des Dix de la République de Venise alla jusqu'à payer des agents pour tuer les ouvriers déserteurs qui refuseraient de rentrer à Murano.
D'abord utilitaire , la production du verre de Murano devint un art d'un grand raffinement qui connaît son apogée du XVIe siècle au XVIIe siècle. La production actuelle est surtout orientée vers une grande profusion de verrerie de pacotille produite sur place pour assurer les revenus de l'île. Une autre menace pèse sur l'image de marque à Murano : il s'agit de la copie chinoise et autres contrefaçons qui arriveront à bout de l'excellence et de la création.
Il reste toutefois, et elles sont en expansion, quelques verreries dites d'art, qui produisent des objets de grande qualité, le plus souvent avec l'aide d'artistes contemporains. On peut citer à ce titre, entre autres, les ateliers Venini, Seguso, Pauly et Ballarin