Hier soir, on a eu droit à la grande messe de l'année du show biz, récompensant le gratin musical, ce qui s'est soi-disant fait de mieux en 2008. Cirage de pompes et bourdes à la Nagui "Il n'y a ici que les meilleurs" (sympa pour les autres), on retiendra de cette soirée le triomphe du grand Alain Bashung...
Et oui, avec 3 Victoires ("meilleur interprète masculin", "meilleur album de chanson" et "meilleur spectacle"), Bashung devient le recordman des Victoires avec 11 trophées à son actif. Un triomphe mérité pour l'artiste qui même affaibli par la maladie a su se renouveler avec son album Bleu Pétrole et se donner sur scène à son public. Artiste marginal qui a inspiré toute une génération, Bashung a également salué quelques absents, comme Armand Méliès ou Joseph D'Anvers...(Carla B.S n'était pas nommée non plus, mais manque-t-elle vraiment à la chanson française?)
"J'ai passé une soirée magnifique". Alain Bashung
Car les Victoires de la musique, c'est un peu "on prend les mêmes et on recommence" chaque année, avec une pincée de nouveautés triées sur le volet ( Berry, Stanislas...??). Choix de la profession ou choix des maisons de disques? Se pose la question de la pertinence des nominations et surtout des catégories un peu fourre-tout. Et des airs de déjà vu : Cali et son poing levé démago, une prestation à l'arrache (cette année c'est Saez qui s'y colle)... Bref, rien de nouveau dans ce Taratata bis.
Saez embrasant la scène des Victoires
Bon, il y a quand même des Victoires sympas, comme celle de Camille, "Artiste Interprète féminine de l'année" Arthur H pour "l'album pop-rock ". Mais rien pour ceux qui ont fait, à mon sens, l'actu musicale et remplis les salles de France, comme Moriarty ou The Do... Peut-être que si ils chantaient en français? Non, je plaisante, c'est pas ça, y'avait meilleur qu'eux, c'est tout....No comment.
Album et meilleur vidéo clip Julien Doré, pour Ersatz et son tube Les limites. Un vidéo clip largement cloné sur Gainsbourg ( Chez les yéyés), mais Julien avoue s'être inspiré du maître, c'est un hommage... Faute avouée à moitié pardonnée, n'est ce pas?
On a eu un joli moment de douceur avec Yael Naïm et son cover de Britney, Pep's et ses dauphins nageant dans un ciel de coton, un des tubes radios de l'année.
Qu'est ce qui fait alors que l'on s'ennuie devant les Victoires? Peut-être faut-il changer la formule (réalisation/présentation), trop aseptisée, ou laisser plus de place au choix du public pour les nominations. On se rappelle de cette énorme bourde il y a quelques années où une parfaite inconnue avait remporté le graal...Et puis le petit jeu de la soirée : celui qui n'était pas présent alors que nommé était systématiquement perdant... Toxic, Les Victoires?
5 bonnes raisons de ne pas regarder les Victoires de la Musique
Julien Demets pour Evene.fr, février 2009