L'origine
du Pigeonnier, ou du Colombier, remonte à un passé lointain, sans que l'on puisse fournir clairement une date ou un lieu précisant sa première apparition. On le retrouve cependant en Egypte comme
sur le pourtour oriental de la Meditérrannée, dès la plus haute antiquité, avant qu'il ne gagne l'Europe occidentale.
Dans le dictionnaire du Cutivateur, un Colombier est un petit batiment pratiqué pour avoir des Pigeons. Il y en a de carrés et de ronds. Celui-ci doit être éloigné autant qu'on peut du manoir
principal et placé à quelque coin de basse-cour, garni de boulins (ou nids) depuis le rez-de-chaussée jusqu'au sommet. Les vrais Colombiers sont faits en forme de tour et détachés des autres
batiments, les Pigeonniers sont plutôt élevés sur quatre piliers ou bâtis sur les maisons mêmes ou sur les granges.
Il en existe un certain nombre dans l'Oise, plus ou moins bien conservés, et en particulier dans notre Pays d'Halatte.
Le Colombier du Château d'Aramont de Verberie :
Petit Colombier octogonal du XIXè siècle, au milieu de la cour, est constitué d'un soubassement en pierre puis d'un ensemble à deux niveaux séparés par un larmier. Les ouvertures sont diverses,
soupiraux, fenêtres d'envol, fausse porte. Le second niveau est percé de deux fenêtres d'envol superposées et d'une autre en demi-ceintre.
Le Colombier du Château de Roberval :
Grand Colombier octogonal, bâti en moellons et pierres avec chaines d'angles harpées, et accolé au mur d'enceinte.
Un larmier fait le tour du Colombier à mi-hauteur. La toiture de tuiles est terminée par un lanternon en Ardoise et flanquée de deux lucarnes. A l'intérieur, 1200 boulins de briques s'alignent le
long des murs.
Le Colombier de la Ferme du Château de Raray :
Colombier en forme de tour ronde, bâti en moellons avec quatre chaines harpées et couvert d'une toiture en poivrière de tuiles. Une porte à cintre surbaissé, à laquelle on accède par quatre
marches, permet d'entrer ou un escalier mène à l'étage. Sont présentes deux fenêtres d'envol. 600 boulins en torchis s'alignent le longs des murs.
Le Colombier de la ferme des moutons blancs à Fleurines :
De plan octogonal, le Colombier est isolé au centre de la cour. Il fait partie de l'ancienne ferme du prieuré St
Christophe, prieuré Benediction dépendant de la Charité sur Loire, puis au XVIIIè siècle de Saint Medard de Soissons. Le corps du Colombier est monté en moellons de différentes tailles. La
toiture à huit pans est faite de tuiles plates. La lucarne d'envol a été transformée en fenêtre. Le colombier n'a plus de boulins.
Le Colombier de la ferme de Montmartre à Barbery :
Grosse tour seigneuriale circulaire en moellons assisés. Une lucarne d'envol se trouve dans la toiture en poivrière de tuiles plates et à l'opposé une fenêtre avec plage d'envol. Plus de 2000
boulins carrés en pierre couvrent l'intérieur depuis le sol.
Bien d'autres Colombiers, tout aussi intéréssants, sont également présents, certains bâtis en Colombier-Porche (Chamant) ou transformés en habitation ( Villeneuve sur Verberie ).
Colombier-Porche de Balagny sur Aunette
(Chamant)
Pigeonnier de Villeneuve sur Verberie
Le Parc Naturel Regional Oise-Pays de France a apporté son
soutien financier, en 2006, à la restauration de Pigeonniers-Colombiers dans l'Oise.