Le scrutinn Européen de juin 2009 est souvent qualifié de "scrutin pour de rire" comme s'il, était dépourvu d'enjeu alors même qu'il pourrait ouvrir une véritable crise de régime.
Pour le moment, il y a une multitude de crises dans le régime. Il manque peu de facteurs pour qu'il y ait une crise de régime. Le déclencheur peut être le scrutin Européen.
La notion de crise est familière à la nature humaine. Tout notre fonctionnement collectif vise à prévenir les crises, les circonscrire, les maîtriser, les surmonter.
Ce sont des périodes où l'ordinaire cède le pas à l'exceptionnel. Depuis quelques semaines, avec la crise financière, puis la crise économique, la France est entrée dans un cycle très dangereux.
La vraie crise pourrait être celle d'une fracture entre les élites politiques ou économiques et le peuple qui ne reconnaît plus la légitimité d'une classe dirigeante incapable de résoudre les problèmes.
Si le débat devait porter sur de telles fractures, ce ne serait plus une crise dans le régime mais une crise de régime.
Les perspectives concrètes qui peuvent susciter une évolution de ce type sont nombreux :
- financière avec le poids de la dette publique que l'opinion se refuse pour l'instant à intégrer concrètement,
- économique car la crise actuelle n'est pas seulement porteuse de précarité. Elle va entraîner aussi une redoutable paupérisation pour de nombreuses classes sociales,
- de représentation politique avec des partis politiques de plus en plus fragiles,
- internationale avec des géants industriels ou bancaires qui internalisent les profits et nationalisent les pertes,
...
Toutes ces formes de crises reposent sur une crise plus grave qui est celle de la représentation politique qui connaît depuis 20 ans une crise permanente qui s'est dangereusement amplifiée :
- crise de la participation avec une poussée significative des abstentions,
- perte de crédibilité du Parlement sans vrai pouvoir,
- crise des partis politiques qui ne recrutent plus,
- banalisation des scandales avec un sentiment croissant d'irresponsabilité,
- érosion considérable de la vraie assiette politique de chaque pouvoir,
- une présidentialisation du régime conduisant à une concentration considérable des pouvoirs mais sans contrôle.
La France ne peut plus ignorer durablement ces réalités.
C'est bien une crise de régime qui semble désormais s'approcher.