J'avais noté ce titre chez moustafette, et c'est avec nanne que je me suis décidée... Il faut dire qu'elle m'a bien aidée, puisque elle me l'a prêté:)
C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ce livre qui nous amène par deux fois à Vienne.
Ces deux voyages sont des temps qu'une femme s'accorde alors qu'elle cherche à reprendre pied dans la vie. On apprend au fil du récit ce qui l'a amenée à perdre son goût de la vie.
Son premier voyage à Vienne, elle le fait en compagnie de sa mère, qu'elle admire, notamment pour sa force de vie et sa gaité, malgré son passé dramatique de viennoise chassée de sa ville par les nazis, en 1938.
C'est donc une occasion pour elle de tenter de connaitre mieux le passé douloureux de sa mère. Elle la prend pour guide dans cette ville qui l'effraie et la ravie à la fois.
"Partir avec sa mère. Quelle drôle d'idée. Clara voyageait toujours seule. Une interview. Une valise. Une chambre d'hôtel. Un entretien à faire, un papier à écrire. Une journée à passer pour se sentir en vie. partir avec sa mère. Faire l'égoïste. Se comporter comme si elle était seule, célibataire. Oublier mari et enfant. Essayer de trouver les mots. Avoir le courage de se mettre à nu devant le seul être au monde qui ne la jugera pas".
Le second voyage à Vienne que fait la jeune femme est empreint de solitude et de travail.
Cette fois nous découvrons la ville en suivant les plans du film "le Troisième homme" de Carol Reed.
Mais c'est en décidant de la parcourir en empruntant tous les endroits où sa mère a vécu que l'héroïne décide de continuer son séjour.
Le taxi qui la mène dans ce pèlerinage insolite finit par lui proposer la visite du plus vieux cimetière juif de Vienne. La jeune femme accepte.
Le lendemain, elle se réveille au plus mal et se retrouve seule face à l'évènement qui a bouleversé le cours de sa vie.
"c'était ce cimetière...
...il y avait la tombe d'un enfant. Il suffisait de lire les dates gravées dans la pierre tombale pour s'en rendre compte. Celui là était mort l'année de ses cinq ans.
Clara tremblait dans son lit.
Sa tombe à elle indiquait deux mois et demi. Même si l'on comptait son temps en secondes, il était dérisoire. Deux mois et demi de souvenirs, c'était assez pour bouleverser le cours d'une vie."
Ce roman très bien construit, nous promène dans Vienne au passé et au présent, en mêlant avec justesse et émotion les parcours dramatiques d'une mère et de sa fille.
Il parle aussi des silences et de l'intransmissible des expériences douloureuses.
solsol n'a pas vraiment aimé,
GFOULQUIE en parle,
Un joli billet de clarabel,
et bien sûr, les articles de moustafette et de nanne :)