Quand les souris de Yahoo! se prennent les pattes dans le spam

Publié le 06 mars 2009 par Michael Pierlovisi

La frontière entre la promotion de la nouvelle campagne d’un client et le spam pur et dur peut être assez floue lorsqu’il s’agit de mettre en place une campagne de “buzz” (terme à la mode, un peu fourre tout, qui ne veut pas dire grand chose mais que tout le monde comprend). Yahoo! par l’intermédiaire de son agence Publicis Modem est justement en train de l’apprendre à ses dépends via son site La fin des souris.

Le principe n’a pourtant rien de bien sulfureux. Le site teaser nous apprend “que beaucoup d’entres elles ont déjà disparu” et que “le pire reste à venir”. Pour en savoir plus, il suffit (comme bien souvent) d’indiquer son adresse email, d’attendre patiemment le reveal et, bien sûr, d’en parler à ses amis.

Oui, mais voilà, comment générer suffisamment de visibilité pour 1) drainer du trafic vers la plateforme, 2) récolter assez d’adresses email pour relancer le buzz lors du reveal, 3) attirer l’attention des blogueurs spécialisés et autres fans d’opérations de ce type afin d’amplifier le mouvement ?

Pour Publicis Modem, qui est avant tout une web agency (technique) et non une véritable agence de communication Online (stratégie), la réponse a été toute trouvée : surfer sur la mode Twitter. De nombreux faux comptes ont ainsi été créés (une petite dizaine environ) et tous ces pseudos à base de “souris” ou “mouse” ce sont acharnés à suivre (”follower”) quelques milliers de tweets francophones (dont le mien).

Non seulement cette pratique a été accueillie comme du simple spam mais la campagne est en train de virer au pugilat. Les tweets négatifs s’enchainent, les premières notes assassinent fleurissent sur les blogs (notamment chez Damdam et Mry qui jouissent d’une forte visibilité), pas de doute les personnes en charge de l’opération chez Publicis Modem risquent de passer un Week-End assez désagréable…



Pourquoi donc s’être acharné à ouvrir autant de faux comptes au lieu de se concentrer sur un seul et offrir un véritable contenu ? Encore une fois - et ce ne sera malheureusement pas la dernière - on a oublié l’essentiel : le contenu et l’interaction. Pour Mry cette “méthode montre à quel point Publicis Modem ne comprend rien au très illustre 2.0. et à twitter en particulier”, je dirais pour ma part qu’ils se sont embarqués dans une mécanique quelque peu éloignée de leurs compétences…

Estimez-vous que ce début de campagne en fanfare peut porter préjudice à l’ensemble de l’opération et, par extension à l’image de Yahoo! ? Finalement, que pourrait faire Publicis Modem pour redresser la barre et éviter la déroute d’une campagne qui ne méritait peut être pas ce traitement ?