Beaucoup de monde se souvient de sa fougue et de son accent chantant. Pendant deux décennies il avait éclairé notre lanterne, toujours avec conviction et pédagogie, à propos d’un islam dont il aimait dire que sa fraction radicalisée puisait beaucoup plus dans la modernité de l’occident que dans la tradition. Fréquentant avec régularité les médias « grand-public », il était un de ces universitaires qui n’hésitaient pas à descendre dans l’arène pour expliquer et défendre ses idées nous faisant ainsi découvrir le monde.
Le professeur Bruno Etienne, puisque c’est de lui dont il s’agit, s’est éteint la semaine passée. Islamologue et érudit, Bruno Etienne, comme le dit Benjamin Stora dans le Figaro, « n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait » et ce professeur de l’IEP d’Aix-en-Provence était pour bien des lecteurs et auditeurs une personnalité attachante qui avait permis de saisir bien des réalités et des enjeux sur un islam mal connu à l’époque et souvent voué à la caricature.
Parmi sa trentaine d’ouvrages, je n’avais bien entendu lu que le seul « La France et Islam » (1989) et les contours de sa vie m’étaient inconnus jusqu’à l’annonce de la triste nouvelle de son décès. Si vous souhaitez mieux percevoir la personnalité de cet universitaire qui s’affichait comme musulman et franc-maçon, je vous conseille de vous reporter au « blog éduc » qui, en septembre dernier, consacrait un billet et proposait une interview de Bruno Etienne. (blogs.laprovence.com) ainsi qu’à la république des lettres qui propose une bio-bibliographie de l’auteur (www.republique-des-lettres.fr)
Lyon, le 9 mars 2009
Photo:DR