Le fond de la pensée

Publié le 08 mars 2009 par Jlhuss

La Grille du coq a décidé de se mettre au goût du jour : fouineuse, teigneuse, ragoteuse. Pour la bonne cause évidemment : le droit de savoir ce que pensent vraiment nos dirigeants. Donc des oreilles derrière leurs murs, des confidents dans leurs alcôves, des puces dans leurs toilettes , mieux : des sondes dans leurs non-dits, silences, soupirs et demi-soupirs, bref, dans le fond de leur pensée. Voici. Et reconnaissez qui vous voudrez.

« Font chier. Trop nuls. De Gaulle avait raison : des veaux. Quand je pense que j’ai pourri mes meilleures années pour avoir ce job de merde au lieu de me faire de l’or en barre au barreau, de me goinfrer avec les potes du CAC, et me les dorer aux Seychelles dans un yacht à moi ! Ma parole, je vais pas moisir ici.»

« Bien content qu’il en bave, le p’tit Brutus. Moi au moins je tenais mes troupes. Roi fainéant ? Lui, c’est le roi Pétaud. On roule des mécaniques, mais on fait des gros chèques au moindre tireur de sonnette. Et son Edouard, l’étrangleur en chef, qui  se taille une tête de Turc en redécoupant l’Hexagone ! Bien fait, tout se paye. C’est bon de vieillir.»

« Nom d’un ch’ti, si on pouvait se la cuire, cette pouf royale,  en marinière avec des frites ! Elle croit qu’elle va se dandiner comme ça jusqu’à quand ? à faire sa péroreuse aux quatre coins de la planète, hein ? pendant que je trime à recoller les morceaux de ce parti de gnans. Et vous verrez qu’à la fin, hop ! un petit happening participatif, mécènes la plume dans le cul , et le tour est joué ! »

«  Superbe. Ça roule. Dans deux ans, tous grillés. Alors moi j’arrive, sans me presser, sur mon fier pur-sang, Marie, elle …., derrière sur le tracteur en cas d’attaque surprise.  Puis, tel Cincinnatus en prime time stratégique chez Chabot, je balance mon tube remastérisé : Gouverner-é-é autrement-an-an . Ça marche ! Bon, après, forcément, je gouverne à peu près comme les autres, mais sur le thème du changement : tout un programme. »

«  Super stage aux Antilles. Pas si sorcier, la grève générale. De la tchatche, le vieux coup de l’esclavage, un Guevara d’une main, une barre de fer de l’autre, un bon slogan mnémotechnique, genre ‘Nos 500 sacs ou la matraque !’ Au début les bourges disent ‘Non non, pas possible’, ensuite y font sous eux, lâchent tout, on les balaie sans les torcher, capitalisme plus bas que terre, et là-dessus on  reconstruit la justice en dur !»

« -Voulez-vous savoir le fond de ma pensée, M’ame Michu ?  - A quel sujet, M’ame Daube ?  - A propos de la crise et tout, de la vie, de la mort, de Dieu, du prix des pâtes : le fond de ma pensée en général.  - Oh ! ben non, merci, M’ame Daube, sans façon. Chacun ses chiens verts. Vous, votre pécule à l’écureuil, et moi, mon rhumatisme au genou, pour s’en tenir au présentable. Toujours sourire /  Le cœur douloureux, vous savez, comme dans l’opérette , Et ne rien dire / Du sort malheureux. Non rien, M’ame Daube, et surtout pas le fond de la pensée : ça sent rarement la rose. »

Arion

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