Monsieur et Madame Leblon vivent avec leur jeune fille Inès dans un immeuble d’un quartier. Les voisins s’inquiètent d’entendre pleurer la petite fille tous les soirs. « Elle fait des comédies pour dormir. Si on commence à marcher dans son jeu, je crois qu’on n’a pas fini » répond le père au couple confus d’avoir demandé si tout allait bien. La porte claque et l’enfer de leur petite vie reprend. Cet homme d’apparence poli passe en fait ses nerfs sur sa femme, quand ce n’est pas sur l’enfant. Brimades, insultes, humiliations, culpabilisation, coups sur tout le corps. Jusqu’où la mère pourra-t-elle supporter un tel traitement de son propre époux sans se rebeller ?
Rien ne permet de comprendre le drame qui se joue. Malheureusement un schéma souvent constaté. La Société reste trop aveugle face à ce quotidien terrible. Loïc Dauvillier met mal à l’aise avec ce récit tant il est révoltant. Sans doute justement le but recherché : sensibiliser contre ce fléau pour que notre réaction n’arrive pas trop tard… Après Ce qu’il en reste, paru aux Enfants rouge en 2007, Jérôme d’Aviau met à nouveau au service du scénariste son trait sobre, alternant des plans sombres et clairs et contribue à émouvoir le lecteur.
Très efficace.
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Inès - one-shot de Loïc Dauvillier et Jérôme d'Aviau - Drugstore - collection Roman graphique - 11 mars 2009 - 15 €