Vvapdb - special 8 mars

Publié le 08 mars 2009 par Soliblog

DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE

Olympe de Gouges - 1791
Préambule.
" Homme es-tu capable d’ętre juste? C’est une femme qui t’en fais la question, tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis moi: Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? ta force ? tes talents? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique. Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’œil sur toutes les modifications de la matičre organisée ; et rends-toi ŕ l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l’administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopčrent avec un ensemble harmonieux ŕ ce chef-d’oeuvre immortel. L’homme s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce sičcle de lumičres et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; qui prétend jouir de la révolution, et réclamer ses droits ŕ l’égalité, pour ne rien dire de plus. Les mčres, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’ętre constituées en assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme afin que cette déclaration, constamment présente ŕ tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs afin que les actes du pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes, pouvant ętre ŕ chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient respectés afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Ętre supręme, les Droits suivants de la femme et de la citoyenne. "