Nous sommes fiers d’appartenir à des sociétés démocratiques où la liberté est affichée au fronton de nos mairies.
Nous nous battons, à juste titre, contre les atteintes de plus en plus nombreuses à cette liberté politique. Mediapart fait partie de ce combat.
Mais nous en oublions la principale (parce que la première) remise en cause. La liberté que le “progrès” nous avait permis de gagner. La liberté par rapport à la nécessité vitale qui faisait espérer une société du “temps libre” (à ne pas confondre avec le loisir qui n’est que la consommation, autre face du travail).
Quelle est la liberté des employés ou inemployés que nous sommes devenus, citoyens des pays développés et émergeants ?
Une liberté d’esclaves qui ne se rendent même plus compte qu’ils ont aux chevilles des fers certes beaucoup plus doux mais beaucoup plus solides : ceux du tout travail et du tout consommation !
Cette situation de servitude, reconnue et dénoncée dès la fin des années 1960, est devenue depuis si admise, parfois même si volontaire, que le principal tabou est la remise en cause du tout travail et la principale revendication, si on en juge par les média et les politiques, celle du pouvoir d’ACHAT !
Pour ceux qui, humanistes, cherchent d’autres sentiers à explorer, loin des impasses de la pensée zéro, l’émancipation intellectuelle par rapport à la prison du tout « travail/consommation » est redevenue indispensable.
Ce billet clôt ma série « Débattre du travail, est-ce possible ? ». La réponse à cette question est, je le crains, « Plus maintenant et pas encore ».
éé
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