Espagne : la pêche pirate subventionnée !

Publié le 06 mars 2009 par Greenpeacefrance

A l’occasion de la réunion à Rome, du COFI - la commission chargée des pêches de la FAO (Organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture), Greenpeace dénonce l’octroi de subventions du gouvernement espagnol à la compagnie de pêche nationale Vidal Armadores SA impliquée dans des activités de pêche illégales.

Cette compagnie a reçu plus de 3,5 millions d’euros de subventions et bénéficie toujours du soutien du gouvernement espagnol pour l’attribution de licences de pêches ou pour sécuriser des contrats.

«Les pirates qui pillent nos océans devraient être arrêtés et non pas financés.» explique François Chartier, chargé de campagne océans pour Greenpeace France.

Vidal Armadores S.A. sur liste noire

Disposant actuellement d’un minimum de cinq bateaux de pêche opérant dans l’Océan Austral, la compagnie Vidal Armadores en détient au moins 3 qui sont enregistrés sur la liste noire de la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR).

En avril 2008, des inspecteurs néo-zélandais ont certifié que le navire battant pavillon namibien Paloma V impliqué dans des transbordements illégaux – et depuis inscrit sur la liste noire CCAMLR - opérait de concert avec d’autres bateaux de la flotte Vidal : le Black Moon et le Chilbo San 33 (deux navires battant pavillon Nord-Coréen et inscrits sur liste noire) ainsi que le Belma et le Galaecia (bateaux battant pavillon espagnol).

Les navires pirates, dont ceux qui appartiennent ou qui opèrent pour le compte de la compagnie Vidal ont systématiquement ciblés la légine australe, une espèce qui joue un rôle majeur dans l’écosystème de l’océan Austral.

A la demande de la CCAMLR, l’Espagne n’a pas renouvelé la licence de pêche du Galaecia en zone CCAMLR…mais l’a autorisé à pêcher dans l’Océan Indien!

« Il est temps qu’ils soient à leur tour pris dans les filets de la justice.» ajoute François Chartier.

Greenpeace demande à la justice espagnole :

  • De mener une enquête approfondie sur cette compagnie ainsi que sur les capitaines et commandants de nationalité espagnole engagés à bord de ses navires.
  • De mener une enquête sur les 3.6 millions d’euros de fonds publics versés par le gouvernement espagnol à la compagnie Vidal Armadores entre 2003 et 2005 .

« Il est urgent de prendre des mesures drastiques afin de définitivement combler les lacunes actuelles de la réglementation qu’utilisent les pirates de la mer pour échapper aux contrôles » conclut François Chartier.

Greenpeace s’oppose aux pratiques de pêche destructrices et promeut à l’échelle mondiale la création de réserves marines couvrant 40% des océans, nécessaires à la régénération des écosystèmes et la reconstitution des espèces marines.