Samedi 07 mars 2009
09h51 - LES OBSÉDÉS DU CULTE
- société
S'il y a un mot qui magace prodigieusement c'est le mot " culte" mitonné à toutes les sauces, et pas seulement parce que je fais partie des 4,2% d'athées déclarés de ce pays (dont un bon nombre d'agnostiques, ce qui n'est pas pareil). Livre culte, séquence culte, DVD culte, objet culte etc. Ça signifierait paraît-il que des gens tout en ne se connaissant pas forment une chapelle, une secte d'admirateurs d'adorateurs, d'initiés, d'avant-garde branchée au sujet d'une vidéo, d'un magazine , d'une personnalité politique, d'un chanteur de rock . des "obsédés du culte" en quelque sorte. Dans son sens religieux, le culte nécessite un rite. Là il n'y en a pas, bien que pour les hommes politiques il y a les grandes messes qui coûtent très cher et pour les chanteurs il y a la flamme du briquet qui se balance pour exprimer amour vénération et larme à l'oeil. Mon frère m'expliquait que cette histoire de briquet est venue de manière très conne pendant un concert dit mythique ( encore un mot utilisé à tort et à travers) de Simon et Garfunkel à Central Park dans les années 70. Un spectateur debout au milieu de la foule levée avait fait tomber malencontreusement son joint de cannabis sur la pelouse. Il eut alors le trait de génie d'allumer son briquet jetable pour retrouver le précieux Chichon en levant bien haut son briquet au dessus de la foule. Son voisin émerveillé par tant de ferveur alluma à son tour son briquet, puis un autre et un autre encore ; et Central Park s'illumina au grand bénéfice des fabricants de briquets jetables.
Mais revenons à notre histoire de culte. Bien entendu, si rien, mais alors rien de rien, ne mérite un culte pas mal de choses et de gens méritent de l'estime. Eprouver de l'estime pour une chose ou quelqu'un de remarquable est la marque d'un discernement dont notre monde actuel manque cruellement. Le culte dont bénéficie encore Sarkozy auprès de 38% des Français dont plus des trois quarts ont du mal à accepter qu'ils sont cocus est la démonstration que le discernement n'est pas à l'ordre du jour. Et lorsque l'on subit la cascade de compliments dont il est l'objet de la part de ses courtisans dont le désopilant Jacques Séguéla ( voir article ci-dessous) l'on se dit qu'il y a des coups de pied au culte qui se perdent.
(cliquez sur l'image pour l'agrandir )
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