Dans une de ses chansons, And the winner is, Gérard Darmon dit qu'il remercie ses ennemis d'exister sinon il s'ennuierait. Avant de les flatter, il a remercié, les siens, la vie, l'amour et même la mort qui a la politesse de prendre son temps.
C'est ma question de fond du jour : Faut-il remercier ses ennemis ?
Comme pour vous, il existe des gens qui ne m'aiment pas, et cela, proportionnellement à ceux qui m'apprécient. Et d'autant plus en fonction de l'exposition que je me donne... Ceux qui ne m'aiment pas ont leurs raisons qui viennent de plusieurs facteurs qui fluctuent entre un problème d'inadéquation de nos phéromones, de leur non vie, de leur jalousie, de leur envie de perdre du temps, de bons mots dont ils auraient été victimes, de blagues mal appréciées, etc... etc... ou juste parce que j'ai du leur faire un truc (par jeu).
A moins qu'ils ne recherchent un ennemi digne de ce nom en faisant leur l'axiome de Sainte Beuve : "Puisqu'il faut avoir des ennemis, tâchons d'en avoir qui nous fassent honneur".
De mon coté, comme Oscar Wilde et Sainte Beuve, je choisis mes amis en adultie pour leur bonne présentation, mes connaissances pour leur bon caractère et mes ennemis pour leur bonne intelligence. Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis ainsi ils m'apprécient tous ! Au titre d'ennemi, il y a beaucoup de nécessiteux. J'avoue en choisir que un ou deux à la fois, j'apprends à les aimer et jamais je ne pars en guerre contre eux. C'est plus drôle de jouer avec leur imagination.
Évidemment, la tentation serait de vouloir être aimé par tout le monde et apparaître comme le bon samaritain de service alors qu'on rêve d'être le dernier des Mohicans voire l'Ennemi public n°1. Un rapport avec sa morbide destinée et son besoin d'éternité, assurément. Mais, on arrive à avoir des ennemis ou plus simplement des gens qui ne vous aiment pas, même sans raison. Un fight club permanent. Oui, je justifie toute forme d'attitude belliqueuse par notre nature même. Rousseau est loin.
Et si on pousse un encore plus loin le sujet, il faut se demander si nos ennemis ne sont pas finalement la manifestation d'une partie de nous même que nous combattons pour progresser, pour s'affirmer, pour grandir... voire que nous ne voulons pas voir. En tout cas, j'apprends beaucoup de ceux qui se prétendent mes ennemis. Cela vaut aussi un remerciement non ?
Et puis, il faut savoir remercier son ennemi parce que son existence est la démonstration parfaite qu'on a fait quelque chose... et que cela ne lui a pas pas plu, mais que cela témoigne juste du fait qu'on a fait quelque chose. Souvent cela suffit pour avoir un ennemi.
Alors à la question initiale, je réponds par l'affirmative.
Maintenant reste à savoir qui j'estime être "ennemi".
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 25 août à 13:42
And the winner is: la meilleure chanson de tout les temps. Quel talent ce gérard! Quel tact, quelle sensibilité, et quelle modestie (lire l'interview sur le site fémina.fr). Et ces paroles... Et cette musique... gérard, tu mérites vraiment ton Gérard.