A las cinco de la tarde…
Une touche de finesse dans un monde de brutes
C’est en lisant mon collègue de Kiwis, Café Croissant Nick Carraway (que j’aime tout autant) que m’est venue l’idée de rebondir sur la polémique à propos du numéro de Vendredi paru ce jour. En effet, n »y étant pas publiée cette semaine, je ne sens pas en porte-à-faux, déontologiquement parlant, pour critiquer le choix éditorial. Rappelons que le coeur de la polémique est que ce numéro est entièrement consacré aux femmes, avec des articles de femmes.
Contrairement à Garçon Nick le Magnifique, j’ai acheté ce Vendredi-là. Acheté, mais guère lu : il m’est un peu tombé des mains. Je l’ai feuilleté, sans grand intérêt. Je ne suis pas parvenue à m’intéresser à ce qu’il y avait dedans, à l’exception de la mort de Daniel Riot, qui m’avait échappée. M’intéresser au seul article consacré à un homme dans tout le numéro – il fallait le faire !
Pourquoi ? Parce que peut-être j’avais le sentiment d’avoir un vase très joli entre mes doigts, beaucoup plus funky que d’habitude, avec des dessins et de la place pour les textes, mais en même temps le sujet des articles était très étroit, pas mal centré sur des problématiques très féminines, voire féministes. Rien sur ce qui avait vraiment agité le net cette semaine, comme la loi Hadopi ou la réforme Balladur.
Poseriez-vous la même question si j’étais un homme ?
Comme Garçon Carraway le révolté, cependant, je n’achète pas l’argument de celles qui se plaignent du machisme de la blogosphère. La blogobulle, c’est la jungle : on n’y progresse que par son talent, et par ses relations. Normalement, le premier amène l’autre (Bonjour Eolas). Plus rarement, avoir des relations permet de faire croire qu’on a du talent (Bonjour Versac). Il faut de la ténacité, de la réactivité et de la sociabilité. Ceux à qui il manque la première, la seconde, ou la troisième de ces qualités finissent soit par s’isoler, soit par disparaître.
Et je constate que certaines l’ont bien compris en fondant un réseau « Femmes engagées« . Néanmoins, on y retrouve le travers de collectifs mono-thématiques comme les Left Blogs ou LHC : tout ça n’est pas très ouvert sur le monde. Je me souviens du temps où Kiwis accueillait une femme déclarée et un homo qui l’était moins – les débats de société sur notre googlegroup avait quand même plus de gueule !
Si j’étais un homme, je serai capitaine d’un Vendredi rouge et noir…
Sur le principe retenu par Vendredi, j’y vois un coup de com’ et un rattrapage un peu brutal. Plutôt que de faire un coup marketing et puis, une fois le concept utilisé, revenir aux bonnes vieilles pratiques d’antan, sans doute aurait-il mieux valu veiller à diversifier l’approvisionnement en blogs.
C’est un peu comme la journée de la Femme ou la fête des secrétaires. 364 jours par an, les mâles se comportent comme des porcs et un jour par an, réinventent Romeo et Juliette, ou Super-Patron. Ronsard est sorti du sarcophage pour être dépoussiéré.
Reste que les blogueuses ont fait « leur » journal, ce qui mérite un coup de chapeau à Jacques Rosselin, qui, tout en étant homme hétéro, est aussi têtu que le journal gay du même nom. D’autant qu’à défaut d’avoir pondu un bon numéro, il aurait fait buzzer. Et c’est là l’essentiel…
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