Pour tous les impatients voici la réponse du 4ème objet du quotidien :
Il s'agit de chaussures à décortiquer les châtaignes « soles »
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- MISS : jmhr@wanadoo.fr
La culture de la châtaigne dans des châtaigneraies constitue une part importante de l'économie rurale de certaines régions, les Cévennes, le Limousin, la Lozère, l'Aveyron, le Vivarais et la Corse, principalement.
Une fois les châtaignes récoltées en fin septembre et octobre selon les variétés, plusieurs procédés existent pour les conserver avec ou sans leurs bogues mais aussi pour conserver les fruits frais ou secs.
Ces chaussures particulières appelées « soles » étaient utilisées dans le cas de châtaignes qui n'avaient plus leurs bogues et dont le séchage était obtenu par la chaleur d'un four installé dans un bâtiment spécifique, le séchoir à châtaigne, dont les plus anciens remontent au 16e siècle.
Dans le séchoir, on pratiquait la dessiccation des châtaignes.
Il fallait ensuite débarrasser les châtaignes de leur écorce rendue craquante.
Cette opération pouvait s'effectuer de plusieurs manières, avec une sorte de pilon garni d'aspérités, ou encore en jetant un sac rempli de châtaignes contre un obstacle. Mais le procédé le plus spectaculaire utilisait ces sortes de chaussures garnies de lames.
Chaussés de ces soles, quatre hommes foulaient les châtaignes versées dans un coffre.
Ce procédé était conseillé pour les petites récoltes car les châtaignes se brisaient moins que dans les sacs. Dans le Vivarais les soles étaient surtout utilisées pour ôter la seconde peau des châtaignes.
Le dépiquage effectué, les poussières et les débris de peau étaient éliminés avec un crible formé de lames de bois fendues très fines.
Ainsi étaient séparées les châtaignes brisées destinées à être transformées en farine, celles restées molles et les belles châtaignes blanches et entières gardées pour la vente et parfois la consommation. L'usage des soles a été observé jusqu'au début des années 60.
(Par Edouard de Laubrie, chargé de recherches et de collectes, MuCEM)