France - Grâce à leurs grandes capacités d’adaptation, les bactéries apprennent progressivement à résister aux traitements antibiotiques. Mais une équipe de chercheurs français vient de découvrir une de leurs stratégies de résistance, ouvrant peut-être la voie à de nouvelles avancées pour lutter contre les résistances bactériennes.
Les bactéries sont capables, pour survivre, de s’adapter rapidement à un nouvel environnement, notamment à la présence d'antibiotiques. Leur matériel génétique évolue et se diversifie, des germes résistants sont sélectionnés et les traitements deviennent alors inefficaces. Ces dernières années, les bactéries pathogènes pour l'Homme sont majoritairement devenues résistantes aux traitements antibiotiques.
L'équipe à l'origine de cette découverte, associant des chercheurs de l’Inserm, de l’université Paris Descartes, de l’Inra, de l’Institut Pasteur et du CNRS, a montré que des bactéries pathogènes majeures pour l’Homme (streptocoques, entérocoques et staphylocoques) sont capables d’utiliser les acides gras présents dans le sang humain pour constituer leur membrane. Elles peuvent ainsi échapper à l’activité des antibiotiques censés les empêcher de fabriquer leurs propres acides gras, constituants majeurs de la membrane bactérienne, indispensable à l’intégrité et donc à la survie de la bactérie.
Ces résultats ouvrent la voie au développement de nouveaux antibiotiques, ciblant les enzymes qui permettent la biosynthèse des acides gras.